Dans le cinéma français, il y a les vrais bons films, les vrais mauvais
films, et puis il y a aussi souvent tout le reste. Enième drame pseudo-intimiste
produit dans notre cher pays amateur de vaine contemplation, Un beau dimanche aura au moins permis à
Nicole Garcia de mettre une ligne supplémentaire sur son CV et de donner du
boulot à son rejeton. C’est à peu près tout.
Surprise ils vont finir ensemble ! Voilà, plus aucun intérêt d'aller voir le film donc |
Réalisatrice au rythme frénétique
(je vous en avais déjà parlé ici), Nicole Garcia est à cet égard très
représentative d’un certain cinéma français désespérément accroché à l’idée qu’il
lui faut produire et distribuer 200 films par an pour exister, et peu importe
lesquels.
Ni vraiment mieux ou moins bien réalisé et interprété que tant d’autres, Un beau dimanche est en effet le même film que l’on a déjà dû voir 10, 20 ou 50 fois l’année dernière et ne mérite au fond sans doute pas d’être plus durement jugé que tous ses comparses. Manque de bol pour lui il fallait bien que la goutte finisse par déborder du vase et c’est donc lui qui va prendre pour tout le monde.
Comme il existe une écriture
automatique, il semble bien qu’il existe dans le cinéma français une production
automatique, subtil procédé qui permettrait de réaliser à l’infini des films
apparemment personnels et originaux reposant en réalité toujours sur les mêmes
principes exploités à la chaîne jusqu’à être vidés de leur sens même.
Un homme, une femme. Des marginaux bien sûr, tous les deux à leur façon. Usés et abîmés par la vie, mais avec jusqu’assez de force pour s’accrocher l’un à l’autre et sortir la tête de l’eau. Un secret, lourd. Une histoire de famille, de tabou. Des regards dans le flou, qui valent mille mots. Des mots tout de même, simples mais chocs, qui font réfléchir. Et puis une renaissance, parce qu’il faut sourire à la vie.
Aussi stéréotypé qu’un film de ce
genre peut l’être, Un beau dimanche a
au moins le mérite de ne jamais dévier de son principe premier : l’ennui. Après
une première heure mille fois vue et tout à fait soporifique, le film de Nicole
Garcia paraît prendre un tournant quand son final s’annonce, le nœud dramatique
prêt à se défaire. Il n’en est malheureusement rien et Un beau dimanche reste finalement du début à la fin terriblement
vain et d’un intérêt presque nul, à moins de n’avoir jamais vu un drame français
ces dix dernières années.
Déjà pas très bien servi par une
histoire franchement sans grand intérêt, le dernier épisode de la saga Garcia
est en plus plombé par une interprétation d’une fadeur peu commune, Louise
Bourgoin étant la seule à essayer laborieusement de donner un peu de vie à des
personnages tous aussi plats et caricaturaux les uns que les autres. Si je n’aime
pas tirer sur les ambulances (je sais ça paraît dur à croire mais c’est le cas),
je me dois d’ailleurs ici de souligner l’interprétation absolument calamiteuse
de Pierre Rochefort, à peu près aussi expressif qu’une patate douce et qui a
bien de la chance d’avoir sa maman pour lui donner du boulot. Manque de pot, c’était
lui qui devait porter le film. Voilà.
Certains aimeront sans doute se
laisser prendre par les longs silences, les regards perdus dans le vide et les perpétuelles
formules laconiques sensées dire beaucoup en peu de mots. Il y a en effet dans Un beau dimanche assez de vide à moitié
rempli et de contemplation hasardeuse pour satisfaire les partisans de l’exercice
de style permanent. Soit, après tout il en faut bien pour tout le monde.
Il n’empêche, on ne m’empêchera
pas de penser que tout cela a un méchant air de réchauffé et qu’il faudra bien
un jour s’interroger sur les raisons pour lesquelles les séries TV sont
doucement et sûrement en train de remplacer le cinéma dans l’imaginaire des
jeunes générations.
En attendant, un scénario et des
dialogues potables feraient largement l’affaire.
Note : 6 (Barème de notation)
Pour vous faire votre avis par vous-même : la bande annonce
A suivre : Un beau dimanche
Cet homme est extrêmement ténébreux |
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