dimanche 1 décembre 2013

Hunger Games / L'embrasement : c'est la lutte finale



« Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près ». Les maîtres des collines de la bourgade d'Hollywood, avec leur démoniaque ingénuité, ont bien saisi toute la profondeur de cette maxime en mettant en scène les dernières aventures de Katniss Everdeen, tolérant ainsi au sein même de leur odieux système le poison qui pourrait pourtant les détruire à tout jamais. 
Comandante Katniss Everdeen, la dernière des insurgées

Un jour prochain, Jennifer Lawrence s’échappera de l’enfer totalitaire warholien dans lequel les studios Lionsgate la retiennent prisonnière et déferlera sur le monde pour enfin délivrer le peuple des innombrables humiliations que lui inflige l’industrie du divertissement. Armée de ses seuls yeux bleus, d’un arc de fête foraine et d’un justaucorps Quechua synthétique, elle fera alors régner la terreur parmi les rangs des infâmes politiciens faisant régner la médiocrité et l’injustice ici-bas. Flèche par flèche, flanquée d’armées entières de pauvres hères prolétarisés prêts à se soulever, elle abattra un à un tous les engins de mort dirigés contre le peuple : box-office, ménagère de 50 ans, audimat, access prime time et placements produits seront traqués et fusillés sur le champ, aucun combattant des forces réactionnaires ne pouvant échapper à l’exquise furie de la révolution en marche. Bridés par des millénaires d’horripilantes adaptions, de trilogies interminables et d’énièmes films d’animation faisant parler des animaux comme des hommes, les artistes sommeillant dans le cœur des honnêtes gens se révèleront enfin et bâtiront jour après jour un monde meilleur où les rires ne seront plus enregistrés, les visages plus retouchés et les corps plus refaits. Les cinémas d’art et d’essai et les librairies de quartier remplaceront eux pour toujours les sombres multiplexes ayant causé la ruine morale de la société, la décence et le respect de l’intelligence d’autrui pouvant à nouveau prévaloir. Après avoir déchainé la violence révolutionnaire, Jennifer Lawrence acceptera alors de bon cœur le statut de Présidente honoraire du Monde Libre que lui offriront reconnaissantes les masses apaisées, et emploiera son aura pour combattre les dernières résurgences de la culture commerciale de masse, dont les défenseurs seront châtiés en proportion des peines ayant été infligées au bon peuple au cours des siècles derniers. En souvenir du glorieux soulèvement, des Jeux du Bon Goût seront organisés tous les 7 ans où des adolescents de toutes les communautés de la Terre s’affronteront dans d’élégants et sophistiqués concours du savoir et de la créativité, sans qu’aucun vainqueur ne soit jamais désigné pour ne pas encourager les dissensions au sein du peuple. Les années passant et les générations se renouvelant dans l’harmonie et la concorde, il ne restera plus une personne sur cette Terre à se souvenir que l’on infligea un jour aux hommes des bandes annonces de 5 minutes et la paix pourra régner pour toujours sur la Terre, rebaptisée Katnissia. 

A ce jour, Jennifer Lawrence n’a pas encore donné suite aux tentatives de rapprochement d’Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon en vue de constituer des listes communes pour les prochaines élections européennes.

Note : 7 (Barème notation)

Pour vous faire un avis par vous-même : la bande annonce

 
A suivre : Les interdits

Les références historico-politiques de ce film sont quand même un peu douteuses ... Sûrement encore un coup de Dieudonné


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