lundi 16 décembre 2013

All is lost : scout toujours



J’ai pris l’habitude de prendre des notes lors des séances, histoire de ne pas louper des impressions qui me seraient furtivement venues à l’esprit au moment d’écrire mes billets. Je n’en ai pris aucune pour All is lost, pour la bonne et simple raison que ce film ne m’a rien inspiré, mais vraiment rien.
Serait-ce une ligne de dialogue que j'aperçois au loin ? Non, merde, c'est un mirage

Coïncidence de date oblige, All is lost a souvent été comparé au récent Gravity, ces deux longs métrages semblant partager la même angoisse existentielle de l’homme face à lui-même et l’immensité du vide. Cela me semble être un raccourci critique pour le moins paresseux, All is lost n’ayant à mon sens à peu près rien de la beauté esthétique et du souffle métaphysique, aussi vague et caricatural soit-il, de l’œuvre d’Alfonso Cuarón. 

Par le choix de se faire muet du début à la fin et de ne rien montrer d’autre qu’une longue et lassante démonstration de scoutisme en mer, All is lost s’enferme en effet dans un exercice de style peut-être abouti en soi mais n’étant au final pas beaucoup plus intéressant qu’un très long épisode de McGyver ou qu'un chapitre du Manuel des Castors Juniors*. Une situation à l’écran semblant d’ailleurs plus artificielle que l’on veut bien nous le faire croire, le fait qu’un homme dérivant pendant des jours entiers ne soit jamais tenté de parler tout seul frisant franchement le ridicule quand on y réfléchit un peu, déconnectant du même coup de la réalité la performance de Robert Redford.

La volonté de refuser toute humanité à celui-ci à part quelques mimiques du visage est d’ailleurs assez incompréhensible. Ne sachant donc absolument rien de cet homme à part qu’il est assez bête pour aller se balader tout seul au milieu de l’Océan Indien en pleine saison des pluies, il me fut je l’avoue très difficile de me préoccuper de ce qui pouvait lui arriver et je me suis donc retrouvé dans l’obligation de contrôler l’heure s’affichant sur mon cellulaire toutes les 5 minutes au bout d’une heure, ayant bien compris que l’œuvre de J.C Chandor était autant condamnée à errer et tourner en rond que l’embarcation de son héros. 

Une intuition qui s’est à mon grand désarroi révélée juste, All is lost se perdant effectivement allégrement dans l’immensité du vide de son scénario et de son analyse psychologique, une longue corvée qui ferait presque souhaiter que Robert Redford se noie le plus vite possible, ce qui n’est bien entendu hélas pas le cas.

On passera par ailleurs sur les tentatives désespérées d’instiller un peu de lyrisme dans ce vide artistique complet, la seule chose dont J.C Chandor est capable étant apparemment de multiplier jusqu’à l’écœurement les plans sous-marins sans que cela apporte quoi que ce soit esthétiquement. Quant à la fin, mieux vaut ne même pas en parler, les deux interprétations esquissées étant aussi grotesques l’une que l’autre.

Le vide existe peut-être finalement.

PS : je tiens à dire que je me moque totalement que ce film soit inspiré d'une histoire vraie. Ça n'est pas une excuse pour faire des films sans aucun intérêt. 

*Oui, je ne suis pas du genre manuel. J'aime à croire que je ne serais jamais placé devant l’obligation de construire un purificateur d'eau avec un vieux bidon et un film plastique.

Note : 5 (Barème notation

Pour vous faire votre propre avis : la bande-annonce


Il était temps que cette semaine de cinéma se termine … (pour rappel ... argh)
Tintin a quand même pris un sacré coup de vieux

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