L’avantage avec les comédies
médiocres interchangeables, c’est qu’elles permettent de faire des économies
d’échelle certaines dans la production de chroniques hebdomadaires. Étant à ce moment précis épuisé et n’ayant pas beaucoup de temps
à vous consacrer avant de sombrer vaincu par la fatigue, 100% cachemire tombe donc à pic.
Avertissement : cette chronique s’apprête à être écrite en pilotage
automatique.
"Alors tu t'amuses bien sur le tournage ?" |
Si j’aime tout particulièrement
polluer tous les jours vos navigateurs web et vos profils Facebook, il me faut en
revanche bien admettre que cette prouesse quotidienne ne va pas sans un sérieux
inconvénient : n’ayant pas encore inventé l’écriture automatique (mais je
ne désespère pas), il faut bien écrire tout cela. Un problème épineux que mon
agenda malheureusement rempli de foule d’activités moins enthousiasmantes a
d’ailleurs tendance à accentuer.
Complication supplémentaire, les
deux films que je devrais idéalement aller visionner cette semaine (All is lost
et A Touch of Sin) pourraient bien avoir le malheur de se révéler intéressants
et me forcer par conséquent à me creuser un minimum la cervelle pour ne pas
passer pour un complet abruti à vos yeux, si ça n’est bien entendu pas
déjà fait, ce qui n’est pas à exclure. Que faire alors face à ce dilemme
apparemment insoluble ?
Heureusement, le grand cinéma
français populaire est là pour me tirer de ce mauvais pas. Seulement un jour
après m’avoir donné la possibilité avec Je
fais le mort de me défouler pour l’année, il m’offre aujourd’hui avec 100% cachemire, dont la note moyenne sur
Allociné fait frémir, la perspective de me raccrocher à une œuvre probablement tout aussi
médiocre et dont la présentation sommaire ne devrait pas exiger de moi un grand
investissement intellectuel. Un deal gagnant – gagnant donc : une entrée
comptabilisée pour un film qui en aura probablement besoin et une chronique
facilement bâclée pour moi.
A ce stade, autant vous prévenir
que ce qui va suivre a toutes les chances de ressembler dans les grandes lignes
à ma chronique d’hier. J’encourage donc les plus impatients et les plus
débordés d’entre vous à la relire directement et à reprendre le cours de votre
vie bien remplie, vous ne raterez sans doute pas grand-chose.
(A ce moment précis, je n’ai pas
encore vu 100% cachemire mais ça ne m’empêche
pas d’émettre déjà un jugement définitif sur la seule base de mon intuition et
du bilan critique peu glorieux qu’Allociné a la gentillesse de me signaler. L’avenir
me dira si j’ai raison ou tort mais je vous concède que c’est dans tous les cas
un comportement assez peu professionnel. Je m’en excuse et m’y rends donc dès
maintenant, en espérant ne pas être agréablement surpris, ce qui me forcerait à
réécrire une chronique déjà quasiment bouclée)
(Voilà c’est fait)
Il n’y a guère besoin de plus de 5
minutes pour comprendre les ressorts très élaborés à partir desquels Valérie
Lemercier a réalisé son dernier film.
1/ 100% cachemire est financé par à peu près toutes les chaines de
télévision françaises possibles et imaginables de TF1 à W9 en passant par
Gulli. Il n’a donc nul besoin d’être de bonne qualité ou même de faire plus de
1000 entrées, sa rentabilité sera largement assurée en étant matraqué plus de
500 fois dans les 10 années à venir à chaque fois qu’un directeur des
programmes d’une quelconque chaine aura deux heures à boucher dans sa grille de la journée.
2/ 100% cachemire bénéficie d’un casting très bankable avec Valérie
Lemercier (forcément), Gilles Lellouche, Marina Foïs et pleins de seconds rôle
que l’on a déjà vu ailleurs et que ça fait plaisir de revoir même si l’on ne se
souvient pas de leur nom.
3/ 100% cachemire se moque de l’univers des magazines féminins, de la
mode et de la bourgeoisie, mais quand même avec tendresse parce que ça brille
et que c’est beau tout ça tout de même.
4/ 100% cachemire est aussi un film sérieux, sur les vraies émotions
des vrais gens.
Passé cela, il n’y a à peu près
rien d’autre à raconter, à part donc une satire de la bourgeoisie au moins aussi
superficielle que ce qu’elle veut pasticher et bien évidemment un orchestre de
violons débarquant à mi-film pour nous enrober de bons sentiments bien mielleux
et bien tellement faciles qu’on n’ose rien dire pour ne pas passer pour un
monstre. Un film en carton-pâte en quelque sorte, qui semble menacer de s’écrouler
à tout moment comme s’il était tourné dans une maison de poupée.
Ou alors un film tout simplement
génial que l’on ne comprendra vraiment que dans 100 ans. Au choix.
Voilà, une bonne chose de fait
donc.
Note : 3 (Barème de notation)
Pour vous faire un avis par
vous-même : la bande annonce
A suivre : A Touch of Sin
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