Pour sa première expérience derrière la caméra, Joseph Gordon-Levitt
profite de sa récente playboyisation pour se mettre en scène en caricature de
Don Juan et attaquer les canons de l’esthétique
pornographe moderne. Oui, rien que ça.
En pleine consultation de l'article "Grèce Antique" sur l'encyclopédie Encarta. Ah la culture ... |
Les idées originales sont assez
rares dans le cinéma hollywoodien pour accorder à Joseph Gordon-Levitt le
courage de soulever une vraie question, jusque-là rarement posée aussi
frontalement et simplement qu’elle l’est dans Don Jon : la
pornographie a-t-elle fait des mâles occidentaux contemporains des monstres
froids incapables d’envisager le sexe autrement que comme un fantasme importé
de longues heures de masturbation online ?
En se travestissant en playboy
bas du front esclave de sa propre superficialité, Joseph Gordon-Levitt, même si
l’on a parfois l’impression étrange que cet exercice voyeuriste ne lui déplait
pas tant que cela, se donne tout entier à ce projet et ne s’épargne aucune
petitesse, ce qui a au moins le mérite d’être courageux. En moquant en
parallèle les fausses romances uniquement entretenues pour se conformer à des conventions artificielles vides de sens, il donne à son Don
Jon une indéniable touche de sincérité, et propose une leçon morale certes
un peu simpliste mais pas totalement inutile.
Une fois dit cela, son film n’a
malheureusement pas beaucoup d’autre intérêt que cette idée de départ. Passée
une première demi-heure ultra-vitaminée parfois drôle bien que répétitive,
Joseph Gordon-Levitt tire vite le rideau pour revenir dans le confortable univers
de la comédie romantique, pas toujours déplaisant mais forcément peu innovant,
abandonnant ainsi l’originalité première de son propos.
A l’image de Julianne Moore,
plaisante à l’écran mais arrivant un peu comme un cheveu sur la soupe dans le
récit, Don Jon finit par flirter
dangereusement avec la mièvrerie, un comble après avoir approché de près la
futilité et la vulgarité à ses débuts. Ce faisant, il se condamne à n’être qu’une
énième comédie plus ou moins romantique voulant remettre le mâle dans une forme
de droit chemin, perdant ainsi une grande partie du charme auquel il aurait pu
prétendre en prenant un peu plus de liberté avec cette conclusion très
attendue.
Un premier film en somme pas
désagréable mais pas vraiment indispensable non plus. La route est encore
longue pour Joseph le beau gosse, voici qu’il entre dans un monde où ses sourires
et ses biceps bien dessinés ne lui seront d’aucune utilité. A suivre.
Note : 6,5 (Barème notation)
Pour vous faire votre propre avis :
la bande-annonce
A suivre : Deux automnes, trois hivers
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Joseph ne se remet toujours pas de ne pas avoir été pris pour jouer Joey dans Friends, et à cause d'un mec avec un nom de trappeur canadien en plus |
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