vendredi 27 décembre 2013

Don Jon : sortez les mouchoirs


Pour sa première expérience derrière la caméra, Joseph Gordon-Levitt profite de sa récente playboyisation pour se mettre en scène en caricature de Don Juan et attaquer les canons de l’esthétique pornographe moderne. Oui, rien que ça.
En pleine consultation de l'article "Grèce Antique" sur l'encyclopédie Encarta. Ah la culture ...

Les idées originales sont assez rares dans le cinéma hollywoodien pour accorder à Joseph Gordon-Levitt le courage de soulever une vraie question, jusque-là rarement posée aussi frontalement et simplement qu’elle l’est dans Don Jon :  la pornographie a-t-elle fait des mâles occidentaux contemporains des monstres froids incapables d’envisager le sexe autrement que comme un fantasme importé de longues heures de masturbation online ?

En se travestissant en playboy bas du front esclave de sa propre superficialité, Joseph Gordon-Levitt, même si l’on a parfois l’impression étrange que cet exercice voyeuriste ne lui déplait pas tant que cela, se donne tout entier à ce projet et ne s’épargne aucune petitesse, ce qui a au moins le mérite d’être courageux. En moquant en parallèle les fausses romances uniquement entretenues pour se conformer à des conventions artificielles vides de sens, il donne à son Don Jon une indéniable touche de sincérité, et propose une leçon morale certes un peu simpliste mais pas totalement inutile.

Une fois dit cela, son film n’a malheureusement pas beaucoup d’autre intérêt que cette idée de départ. Passée une première demi-heure ultra-vitaminée parfois drôle bien que répétitive, Joseph Gordon-Levitt tire vite le rideau pour revenir dans le confortable univers de la comédie romantique, pas toujours déplaisant mais forcément peu innovant, abandonnant ainsi l’originalité première de son propos.

A l’image de Julianne Moore, plaisante à l’écran mais arrivant un peu comme un cheveu sur la soupe dans le récit, Don Jon finit par flirter dangereusement avec la mièvrerie, un comble après avoir approché de près la futilité et la vulgarité à ses débuts. Ce faisant, il se condamne à n’être qu’une énième comédie plus ou moins romantique voulant remettre le mâle dans une forme de droit chemin, perdant ainsi une grande partie du charme auquel il aurait pu prétendre en prenant un peu plus de liberté avec cette conclusion très attendue.

Un premier film en somme pas désagréable mais pas vraiment indispensable non plus. La route est encore longue pour Joseph le beau gosse, voici qu’il entre dans un monde où ses sourires et ses biceps bien dessinés ne lui seront d’aucune utilité. A suivre. 


Note : 6,5 (Barème notation

Pour vous faire votre propre avis : la bande-annonce

A suivre : Deux automnes, trois hivers


Joseph ne se remet toujours pas de ne pas avoir été pris pour jouer Joey dans Friends, et à cause d'un mec avec un nom de trappeur canadien en plus

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