dimanche 21 septembre 2014

3 coeurs

Drame français de Benoît Jacquot - 1h46
Avec Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve

C'est toujours sympa d'aller se balader le dimanche

Présentation : Marc rencontre par hasard Sylvie, tombe amoureux mais rate la chance de la revoir. Il rencontre par contre Sophie, qui est sa sœur mais il ne le sait pas. C'est compliqué. 

Le cinéma de Benoît Jacquot n'a certes jamais brillé par sa légèreté mais forcé de constater qu'avec 3 Cœurs, l'homme de l'année 2012 (Césars du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Les adieux à la reine, rien que ça) n'a pas peur d'en rajouter une couche.

Car autant dire tout de suite que pour apprécier 3 Cœurs, mieux vaut aimer les bons gros mélodrames à l'ancienne. Noyé dans une bande-son de Bruno Coulais absolument assourdissante et qui indique à des kilomètres chaque mini-tournant dramatique, 3 Cœurs n'est ainsi pas un film qui prend le risque de perdre son spectateur. Au lieu de cela, Benoît Jacquot fonce tête baissée dans un polar parfois à la limite du pompeux, impression que ne dissipent sûrement pas les irruptions assez incompréhensibles d'une voix-off franchement ridicule. Ceci mis à part (mais c'est déjà beaucoup...), la qualité de la mise en scène reste certes plus qu'acceptable mais on se demande tout de même parfois si l'on est plus proche de Hitchcock ou d'un polar bas de gamme au vu du schématisme certain de certaines scènes et dialogues.

Tout ça est d'ailleurs dommage car aussi invraisemblable que soit cette histoire (j'ai beau retourner la chose dans tous les sens j'ai du mal à y croire), Benoît Jacquot avait quand même en main un casting plus qu'intéressant, et qui parvient d'ailleurs à tirer vers le haut un film qu'il passe pourtant son temps à tirer vers le bas à coups de violons et de voix-offs absurdes. Ce trio Charlotte Gainsbourg / Chiara Mastroianni / Catherine Deneuve a ainsi fière allure et il n'est pas rare de se perdre dans le regard de ces trois grandes dames, qui savent assez bien contrebalancer la lourdeur de certaines séquences par la subtilité de leurs jeux. Bien que persuadé depuis longtemps que Benoît Poolvoerde est un formidable acteur dramatique au moins autant qu'un bouffon, j'ai par contre peur d'être un peu moins convaincu par sa performance ici, ce dernier semblant justement incapable de se défaire de l'emprise de Benoît Jacquot. Souvent plus caricatural qu'émouvant, notre belge préféré exagère sans doute un peu sur les stupeurs et les tremblements (au sens littéral d'ailleurs), jusque dans une dernière scène qui achève un personnage malheureusement très moyennement crédible. Un défaut de taille qui pèse sur un drame qui peine à émouvoir à force d'en faire des tonnes, et dont la construction de son héros est finalement la parfaite illustration.

Reste un film qui ne se perd pas complètement en chemin et qui malgré quelques longueurs a au moins le mérite de dérouler de façon plutôt habile le cours de son histoire. On appréciera d'ailleurs sa conclusion assez bien trouvée, et dont la simplicité aurait sans doute gagné à se manifester plus souvent dans ce film.

Note : 6,5 (Barème notation)

La bande-annonce


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