samedi 28 juin 2014

The Zero Theorem

Drame / Science-fiction - Grande-Bretagne (1h47)
Réalisé par Terry Gilliam
Avec Christoph Waltz, Mélanie Thierry, Tilda Swinton, Matt Damon

Aussi fou que ça puisse paraître, c'est encore plus bête que ça en a l'air

L'ennui quand on zappe quelques films d'un réalisateur et qu'on reprend le train en marche des années après, c'est qu'on peut tomber dans une fête dans laquelle on n'avait en fait pas vraiment envie d'être invité. J'avais omis les derniers films de Terry Gilliam depuis L'armée des 12 singes et Las Vegas Parano (oui je sais ça fait un bout de temps ...). Peu probable maintenant que je perde mon temps à rattraper le temps perdu.

La seule question existentielle derrière la crétinerie cinématographique qu'est The Zero Theorem est en réalité de comprendre comment un réalisateur à peu près sain d'esprit et généralement plutôt inspiré peut en arriver à réaliser une telle nullité intégrale, concentré de science-fiction bas de gamme qui ferait presque passer Twilight pour un film d'art et d'essai. Seule réponse possible : en voulant faire un film total (rendez-vous compte quel est le sens de la vie ...), Terry Gilliam a uniquement réussi à faire un film totalement raté, dont seule la niaiserie est à couper le souffle ...

Je ne vais donc pas m'acharner plus longtemps, vous pouvez toujours aller vérifier tout ça de vos propres yeux si ça vous chante, mais quelques idées tout de même qui me sont passées par la tête pendant cette longue, très longue séance :
  • on se croirait dans un film perdu de Tim Burton, que les studios auraient finalement mis dans un placard en se disant "là non quand même on va commencer à voir qu'on les prend pour des cons ..."
  • voilà à quoi pourrait ressembler un clip de Lady Gaga d'une heure et demie
  • à force de constater la ringardise extrême de tous les visuels et trouvailles esthétiques du film, j'ai fini par trouver à quoi ce truc indigeste me faisait penser : une mauvaise suite du Cinquième Élément. Sauf qu'on est plus en 1997 et que prendre Luc Besson comme référence artistique c'est ............ osé on va dire.
  • heureusement qu'on n'a pas demandé à Terry Gilliam de s'y coller pour adapter L'écume des jours, j'ose à peine imaginer l'enfer visuel que ça aurait donné avec tous les gadgets ridicules qu'il arrive déjà à nous infliger dans ce film. Michel Gondry est quand même un sacré réalisateur finalement.
  • Un peu l'impression d'être dans un remake Walt Disney de La belle ou la bête qui rencontre Alice au pays des merveilles.
  • La reprise jazzy mielleuse de Creep de Radiohead est juste une honte.

Voilà, heureusement que ces quelques idées m'ont aidé à tenir, sinon je crois n'avoir jamais autant regardé l'heure pendant un film depuis un bout de temps ...

Au secours.

Note : 2 (Barème notation)

La bande-annonce


jeudi 26 juin 2014

Under the skin

Drame fantastique - Grande-Bretagne (1h48)
Réalisé par Jonathan Glazer
Avec Scarlett Johansson

Un premier rendez-vous qui a mal tourné : mauvaise idée les tours de barque dans le bois de Vincennes

Difficile à première vue de savoir quoi penser de ce Under the skin qui ne ressemble à pas grande chose de récemment vu, ce qui est d'ailleurs en soi plutôt une qualité.

On peut ainsi prendre les choses de deux côtés :
  • Ce film n'est pas loin d'être esthétiquement un chef d’œuvre, notamment dans une première partie introductive d'une intensité assez remarquable. Entre le travail sur les images, les corps et l'atmosphère sonore très atypique, voici un film qui ne peut absolument pas laisser indifférent. A la frontière entre la science-fiction, le fantastique, le thriller et le drame existentiel, Jonathan Glazer crée un univers assez fascinant, tirant parfaitement parti de la désolation de ces paysages écossais semblant venus d'une autre planète. Qu'on aime ou pas, on ne peut pas complètement y être insensible, certaines scènes étant quand même d'une beauté, ou au moins d'une étrangeté, à couper le souffle.
  • Chef d’œuvre esthétique peut-être mais histoire au fond assez anodine, la grande réflexion existentielle promise sur cette drôle de chose qu'est notre enveloppe corporelle n'étant pas loin d'accoucher d'une souris. On comprend en effet assez vite où Jonathan Glazer veut nous emmener dramatiquement et psychologiquement parlant, et on ne peut pas dire que ça soit follement inattendu et complexe. La nature très désincarnée du film (qui fait pourtant sa force esthétique) permet d'ailleurs difficilement de complètement rendre compte de la dimension profondément charnelle que cherche à souligner l’œuvre, ce qui est évidemment ironique mais surtout dommage. Bref, je ne dirais pas que le fond du film m'a autant passionné que sa forme, même s'il est bien sûr un peu malhonnête de distinguer totalement l'un de l'autre. La dernière partie n'est en effet pas loin d'être interminable et on aurait facilement signé pour une bonne demi-heure de moins.

Au final, quand même un bel essai de film contemplatif, esthétiquement très abouti mais dramatiquement beaucoup plus poussif.

Deux autres enseignements que l'on peut aussi tirer de Under the skin :
  • ce n'est pas parce qu'on fait une adaptation (le film est tiré d'un roman éponyme de Michel Faber) qu'on doit abdiquer toute ambition cinématographique. Jonathan Glazer prouve au moins une chose : partir d'un matériau existant n'empêche pas de complètement s'approprier l'objet pour finalement le faire sien.
  • ce film est finalement aussi un clin d’œil à la carrière de Scarlett Johansson : à force d'être enfermée dans un rôle récurrent de sex symbol / femme fatale, voici qu'on la transfigure carrément en prédatrice sexuelle, pour de vrai. Pas grand chose à dire du côté de la performance d'actrice, parce que franchement à peu près n'importe qui aurait pu interpréter un rôle aussi peu exigeant, mais il est assez fascinant de voir à quel point certains acteurs finissent par complètement faire corps avec les rôles qu'on leur colle à la peau.

Note : 7,5 (Barème notation)

La bande-annonce


mercredi 25 juin 2014

Le procès de Viviane Amsalem

Drame - Israël (1h55)
Réalisé par Ronit et Shlomi Elkabetz
Avec Ronit Elkabetz, Simon Abkarian, Menashe Noy


Le procès de Viviane Amsalem auquel nous convie la famille Elkabetz (Ronit et Shlomi, sœur et frère), c'est finalement une version moderne du Procès de Kafka, dans tout ce qu'il a d'absurde et de lutte infinie et obstinée de la raison contre la déraison.

De la fable kafkaïenne, le film de Ronit et Shlomi Elkabetz a la simplicité radicale, se cantonnant intelligemment à un huis-clos dans ce tribunal rabbinique aux airs de prison. Cette unité de lieu est d'autant plus intelligente qu'elle accentue la tragédie en place, montrant la somme des cruautés infligées à l'héroïne de ce drame en apparence statique mais fonctionnant en réalité plutôt sur le principe d'accumulation, d'une violence psychologique de plus en plus insoutenable à mesure que le temps passe.

Difficile évidemment de faire là-dedans la part du mérite revenant à un film formellement réussi et celui tributaire du thème abordé, le combat d'une femme israélienne contre un système judiciaire archaïque innommable, terrible lutte du séculaire contre le spirituel que l'on n'imaginait plus vraiment d'actualité dans un pays ayant toutes les apparences de la modernité. 

Si la puissance de cette œuvre tient forcément en grande partie au coup de projecteur apporté à cette drôle d'actualité de la condition de la femme, on ne peut toutefois pas complètement mettre l'artistique de côté car Le procès de Viviane Amsalem est aussi un vrai moment de cinéma : 1 heure et 55 minutes enfermé dans un tribunal avec trois barbus et quatre pékins, il faut en effet bien qu'il se passe quelque chose au-delà du documentaire pour que l'on n'ait pas très vite envie de regarder sa montre, écueil largement évité. Une belle réussite à mettre donc au crédit d'un vrai pari cinématographique (un seul lieu, d'où une totale théâtralité), d'une écriture remarquable et de très belles interprétations, au premier rang desquelles évidemment celles de Ronit Elkabatz elle-même et de Simon Abkarian.

Possible certes qu'il y ait 10/15 minutes de trop (un film un tout petit peu plus court aurait gardé la même force) mais c'est vraiment pour chipoter.

Il faut en plus ajouter pour finir que le film se révèle parfois étonnamment drôle en dépit de la gravité du sujet : même si certaines situations comiques sont certes plus tragiques qu'autre chose, une vraie dose d'humour est instillée dans l'ensemble, et c'est encore une preuve de l'intelligence de l’œuvre.

Un excellent film donc, sans vouloir faire dans le solennel j'irais même jusqu'à dire que ce film a quelque chose d'indispensable.

PS : pour information, ce film est le dernier acte d'une trilogie consacré au sort de la femme israélienne, après Prendre femme (2004) et Les Sept Jours (2007) déjà réalisés par le frère et la soeur Elkabetz et qui faisaient apparaitre les mêmes personnages.

Note : 9 (Barème notation)

La bande-annonce


mardi 24 juin 2014

Cette semaine sur mes écrans : 25 juin - 1er juillet

Pas mal de films à présenter cette semaine donc je vais un peu abréger

http://www.bone-idle.ie/wp-content/uploads/2014/03/ZeroTheorem3.jpg
Des images volées du tournage de Star Wars Episode 7 : Chewbacca est toujours au top mais Han Solo a pris un méchant coup de vieux

Transcendance
Film fantastique avec Johnny Deep
1h53

Ça fait un bon moment que ce film est annoncé (j'ai l'impression d'avoir vu la première bande-annonce il y six mois ...) et j'avais fini par oublier qu'il allait bien sortir un jour. Le voilà donc, ça n'a pas l'air exceptionnel mais un film fantastique correct ça ne court pas les rues non plus donc ça peut valoir le coup.

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Under the skin
Thriller de science-fiction de Jonathan Glazer avec Scarlett Johansson
1h47

En parlant de fantastique ... voici sans conteste un des films les plus intrigants de l'année avec Scarlett Johannson qui joue les extraterrestres mangeuses d'hommes (non, ça n'est pas le rôle qui va l'aider à réorienter sa carrière ...). Une bande-annonce admirablement foutue qui met la puce à l'oreille tout en laissant une sacrée dose de mystère sur le contenu de cet OVNI que l'on identifie vraiment mal ... Simple thriller ou film à la frontière de l'existentialisme ? Je ne sais pas si tout ça sera à la hauteur de ces promesses mais le menu est en tout cas très alléchant.

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Zero Theorem
Film fantastique de Terry Gilliam avec Christoph Waltz et Mélanie Thierry

Décidément en parlant d'OVNI ... voici venu le dernier film de Terry Gilliam, toujours bien perché dans son univers n'appartenant qu'à lui. La dernière œuvre d'un réalisateur assez unique, et qui comme d'habitude pond quelque chose situé entre le fantastique, la science-fiction et la métaphysique pour un film sûrement aussi barré que le reste de sa filmographie. J'avoue avoir zappé pas mal de ces derniers films, c'est donc le moment de reprendre le train en marche. Attention, potentiel grand n'importe quoi.

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Le procès de Viviane Amsalem
Drame israélien de et avec Ronit Elkabetz
1h55

Dans un genre très différent, un autre film qui promet beaucoup, à condition de ne pas chercher une bonne tranche de rigolade. Je ne me suis pas lassé de cette bande-annonce qui m'interpelle à chaque fois autant et me donne envie de savoir si ce film peut être aussi puissant dramatiquement que le suggère sa présentation. Le principe des huis clos successifs dans le temps me semble assez génial et le thème absolument indémodable, reste à savoir si tout cela tient pendant presque deux heures.

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L'ex de ma vie
Comédie avec Géraldine Nakache et Kim Rossi Stuart
1h20

Ca a l'air d'une qualité très incertaine (à moins que la bande-annonce soit complètement ratée, mais ça marche rarement dans ce sens ...) mais pourquoi pas si l'on aime bien Géraldine Nakache, les gentilles comédies romantiques parisiennes ou que l'on veut s'oublier pendant une heure et demie.

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Voilà, une semaine potentiellement bien chargée.

Bonnes séances


dimanche 22 juin 2014

Au fil d'Ariane

Comédie - France (1h40)
Réalisé par Robert Guédiguian
Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Jacques Boudet, Gérard Meylan

La schtroumpfette et le schtroumpf grognon dans une des adaptations les plus attendues de l'été

"Une fantaisie de Robert Guédiguian", c'est ce qui nous est promis officiellement dès le générique (inattendu et assez plaisant d'ailleurs). Pas de publicité mensongère donc car une fantaisie, c'est bien ce qu'est cet étonnant Au fil d'Ariane.

Au fil d'Ariane ne ressemble ainsi vraiment à rien de ce qu'avait pu faire jusqu'à présent le réalisateur marseillais, même si l'on retrouve bien sûr disséminés ici et là pas mal d'ingrédients guédiguiens classiques : le cadre marseillais évidemment, la défense des petites gens et des travailleurs émigrés, une forme d'engagement politique, ... En dehors de ces passages oubliés, on est cela dit bien dans la fantaisie pure et simple, avec tout ce que ça implique de hauts et de bas.

Chacun pourra en effet trouver un peu ce qu'il veut dans cet étrange fatras, voilà pour ma part ce que j'en ai retenu :
  • Une ambition de légèreté très louable, avec un vrai effort de renouvellement de style cinématographique, même si Guédiguian aime toujours autant le verbe quitte parfois à rester un peu pompeux. Ce vent de liberté ne fait pas toujours mouche mais réjouit plutôt, notamment grâce à une intéressante astuce scénaristique révélée sur le tard et qui donne encore plus sens au tout.
  • J'étais un peu plus réservé sur le contenu de cette petit histoire dans le détail, certains moments étant un peu faiblards et les messages délivrés un peu faciles et gentillets, mais ça reste du Guédiguian après tout. Plus généralement, il me semble que le cinéma de Guédiguian reste un cinéma de niche générationnel, qui a un peu de mal à être complètement dans le présent sans constamment aller chercher des références obligées dans le passé. A l'image d'une bande-son exclusivement composée de Jean Ferrat, d'airs d'opéra et de chanson de cabaret, on est quelque part dans un univers que les moins de 50 ans peuvent difficilement connaître, ou qui les touchera en tout cas moins. On est pas loin non plus du passéisme, mais après tout chaque génération a droit à ses petites bouffées de nostalgie.
  • Les animaux qui parlent : ouais .... bof.
  • Une très belle déclaration d'amour à Ariane Ascaride, forcément.
  • Au fil d'Ariane, le penchant léger marseillais du Blue Jasmine de Woody Allen ? A voir si Ariane Ascadire ira elle aussi jusqu'aux Oscars ...
  • On aurait bien aimé voir un peu plus Anaïs Demoustier.
  • Est-ce qu'il fallait absolument mettre Jean-Pierre Darroussin au casting juste parce que c'est un habitué de la maison ? Pas sûr que son accent de chauffeur de taxi marseillais soit le sommet de sa carrière. Encore une des raisons pour lesquelles le petit monde de Guéduguian gagnerait peut-être de temps en temps à s'ouvrir un peu à d'autres possibilités.

Voilà, difficile de donner une véritable impression générale d'un film qui m'a par moments vraiment plu et par moments complètement échappé, mais ça n'est peut-être pas si grave puisque c'est au fond un peu le but de l'entreprise. A voir pour les habitués de Robert Guédiguian donc, et pour les curieux, cinéphiles et autres espèces indéfinies.

Note : 7,5 (Barème notation)

La bande-annonce


vendredi 20 juin 2014

The Two Faces of January

Drame - US (1h37)
Réalisé par Hossein Amini
Avec Viggo Mortensen, Kirsten Dunst, Oscar Isaac

La dernière mission d'Indina Jones, sûrement la plus dure de toutes : ne pas se faire piquer sa meuf par Indiana Jr.


Adapté d'un roman de Patricia Highsmith, The Two Faces of January ne pourra pas couper à la comparaison avec Le talentueux Mr. Ripley d'Anthony Minghella sorti en 1999 et déjà adapté d'un roman du même auteur. Une raison très simple à cela : le projet de ce film avait originellement été développé par Anthony Minghella lui-même avant sa mort en 2008, avant donc d'être récupéré par Hossein Amini. Difficile, quand l'on sait en plus que c'est son premier passage derrière la caméra, de ne pas croire que ce derrière se place un peu, voire complètement, dans le sillage de son illustre précédesseur. Soutient-il pour autant la comparaison avec lui ? 

Réponse en deux temps.

Ce qui ressemble beaucoup à Mr Ripley :
  • le cadre exotique d'un film US délocalisé sous le soleil de la Méditerranée (c'était l'Italie pour Mr. Ripley, la Grèce ici). Deux avantages à cela : la possibilité de pouvoir tranquillement balader le spectateur dans des décors de carte postale, et celle d'instiller l'idée que loin de leur mère patrie nos américains en goguette peuvent enfin révéler leur vrai visage, créant ainsi le cadre parfait pour une belle étude de mœurs.
  • la réalisation et l'image, très classiques et jouant beaucoup des effets d'ombres et lumières, quasi copier-coller du style d'Anthony Minghella dans le film de 1999.
  • le thème du triangle amoureux, avec cette fois encore une charmante blonde au milieu de deux mâles un peu perturbés : le mimétisme entre Kirsten Dunst et Gwyneth Paltrow qui s'y collait dans Mr. Ripley est assez frappant.
Ce qui ressemble moins :
  • Oscar Isaac ressemble autant au Jude Law de 1999 (le beau gosse et local de l'étape) qu'à Matt Damon (l'intrus qui vient d'on ne sait où et qui va perturber le petit couple parfait), tandis que Viggo Mortensen en mari contrarié noyant sa jalousie dans l'alcool ne ressemble lui pas vraiment à l'un ou à l'autre. Assez rassurant en même temps qu'on ne soit pas complètement dans le copier-coller.
  • si la réalisation ressemble assez à celle d'Anthony Minghella, Hossein Amini n'a pas non plus (ou pas encore) son talent et ça finit quand même par se voir, ou plutôt ne pas se voir. Difficile en effet de retenir une scène marquante qui nous restera en mémoire et que l'on aimerait montrer sur Youtube à ses potes pour faire la promotion du film.
  • enfin, et c'est le principal problème, Hossein Amini n'arrive jamais vraiment à faire de son film autre chose qu'un polar passable, ses tentatives pour un faire un vrai thriller psychologique comme l'était Mr. Ripley échouant dans les grandes largeurs. Rien dans cette histoire au fond plutôt commune n'est sublimé et l'on n'atteint jamais les sommets dramatiques qui pouvaient exister dans Mr. Ripley. Pas beaucoup de sous-texte en dehors des ressorts dramatiques évidents en somme. Sans ces ambiguïtés qui seules peuvent donner un peu du piment à ce type d’œuvres, le film se résume donc à une histoire contée de façon assez banale, sans grande profondeur psychologique.
  • un final vraiment pas très intéressant, plus proche du roman d'espionnage qu'autre chose.

Un film au final très classique, sans doute trop même s'il reste vaguement plaisant, et qui surtout ne prend pas beaucoup de risques.

Note : 6,5 (Barème notation)

La bande-annonce


jeudi 19 juin 2014

Black Coal

Thriller - Chine (1h46)
Réalisé par Yi'nan Diao
Avec Fan Liao, Lun-mei Gwei, Xue-bing Wang

A la base Yi'nan Diao avaient pensé à Guillaume Canet et Mélanie Laurent mais ils n'étaient pas dispos à ces dates.
 
Jusqu'à ce soir j'avais encore un peu de mal à comprendre pourquoi tant de thrillers, et d'ailleurs souvent les plus réputés, m'ennuyaient profondément là où ils devraient me tenir en haleine. 106 minutes à y réfléchir en regardant Black Coal m'ont enfin permis de trouver la réponse à cette question dont vous vous foutez sûrement éperdument mais qui moi m'intéresse, et manque de bol vous êtes chez moi.

Techniquement et visuellement parlant, Black Coal est objectivement un film extrêmement bien foutu, maîtrisé avec brio du début à la fin et qui mérite probablement le qualificatif de chef d’œuvre d'une façon ou d'une autre. Rien de scandaleux donc à ce qu'il ait récolté l'Ours de Berlin

Le problème c'est que ça ne suffit pas toujours, cet ours là ressemblant finalement un peu à un monstre froid. Black Coal est en effet avant tout une recherche esthétique où l'obsession de la perfection formelle semble prendre le pas sur presque tout le reste, donnant au film une allure si chirurgicale qu'on a parfois l'impression d'assister à une opération. Si cette maestria nous permet certes d'assister à 4 ou 5 scènes absolument superbes d'un point de vue formel, elle néglige en revanche à peu près complètement la mécanique psychologique de ses personnages, marionnettes froides et stéréotypées qui semblent pour le coup vraiment n'exister qu'au cinéma. Ajoutez une intrigue correcte mais pas beaucoup plus passionnante qu'un bon épisode de Faites entrer l'accusé et vous comprendrez qu'il vaut mieux être un véritable esthète de la forme, ce sans quoi le temps vous paraîtra un peu long.

Essayez cela dit d'être un peu plus concentré que moi, parce qu'à force de penser à autre chose il est alors fort probable que vous ratiez LE tournant dramatique du film et passiez les 15 prochaines minutes à essayer de rattraper. C'est un exercice en soi mais c'est un peu con, surtout quand l'histoire ne vous intéresse pas plus que ça.

Il est donc grand temps que j'aille voir beaucoup moins de thrillers, car je me rends bien compte que ce genre de chroniques n'ont à peu près aucun intérêt.

(ATTENTION, CE PARAGRAPHE CONTIENT DES SPOILERS COMME ON DIT AU US)
Pour me faire pardonner cette absence totale de professionnalisme, les 4 scènes à ne pas manquer dans Black Coal :
  • un plan-séquence de tuerie complètement statique et assez génial
  • un petit tour de patin sur le Beau Danube Bleu de Strauss court mais intense
  • une promenade en amoureux un peu désordonnée avec un beau combat de mains à la clé
  • une scène d'amour très en altitude

J'ajoute pour finir que ce film a en partie été retouché au montage par la censure chinoise, et qu'il est donc possible qu'il ait perdu un peu de sa substance ... Dans ce cas là, mes plus plates excuses.

Enfin, je vous encourage à relire l'agenda de la semaine dernière. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne mérite pas l'Oscar de la clairvoyance sur ce coup.

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Note : 7 (Barème notation)

La bande-annonce


mardi 17 juin 2014

Cette semaine sur mes écrans : 18-24 juin

Un peu de retard cette semaine donc plus de temps à perdre ...

La première Coupe du Monde au Brésil était moins bien organisée mais les reporters avaient une autre allure ...

The Two Faces of January
Drame - US (1h37)
Réalisé par Hossein Amini
Avec Viggo Mortensen, Kirsten Dunst, Oscar Isaac

Ce qui me donne envie :
  • impossible d'évoquer de ce film sans dire qu'il est l'adaptation cinématographique d'un roman de Patricia Highsmith, l'auteur de .... Mr. Ripley qui avait déjà donné à l'écran Plein Soleil avec Alain Delon en 1960 et Le Talentueux Mr. Ripley avec Matt Damon, Jude Law et Gwyneth Paltrow en 1999. Ce dernier étant un de mes films préférés et le scénario de The Two Faces of January semblant étrangement proche (encore une histoire d'amour à trois, entre autres), aucune raison donc de ne pas aller voir à quoi ça peut bien ressembler.
  • revoir Oscar Isaac dans un premier rôle, pour la première fois depuis Inside Llewyn Davis.
  • revoir Kirsten Dunst, forcément.
  • je n'ai rien contre Viggo Morstensen. Bref, un casting intéressant.
Ce qui me fait hésiter :
  • c'est un premier film, Hossein Amini s'étant jusque-là illustré au scénario d’œuvres assez diverses, dont récemment Drive, certes, mais aussi 47 Ronin et Blanche-Neige et le Chasseur. Pas une assurance tous risques donc.
  • voir ci-dessous
La bande annonce : vraiment très hollywoodienne ... J'espère que c'est un peu plus fin.

Note anticipée : 7


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Au fil d'Ariane
Comédie dramatique - France (1h40)
Réalisé par Robert Guédiguian
Avec Ariane Ascaride, Jacques Boudet, Jean-Pierre Darroussin

Ce qui me donne envie
  • Un peu de fantaisie chez Robert Guédiguian, pourquoi pas. J'avoue que je ne suis pas un fan de la première heure du bonhomme mais l'ambition de casser un peu ses codes est louable donc ça m'intéresse.
Ce qui me fait hésiter
  • Un film trop verbeux avec des gens qui s'écoutent parler, comme souvent chez Robert Guédiguian.
  • Jean-Pierre Darroussin qui prend l'accent de chauffeur de taxi marseillais j'ai des gros doutes ...
  • Comédie dramatique ou vrai drame un peu pompeux ?
La bande annonce : on ne sait pas trop dans quoi on met les pieds mais justement c'est aussi ça qui donne envie.

Note anticipée : 7,5


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Bonnes séances

jeudi 12 juin 2014

Palo Alto en musique : dreamy pop sur la côté Ouest

A partir d'aujourd'hui je vais essayer, quand c'est possible et pertinent, de vous mettre quelques chansons aperçues ici et là dans les bandes-sons en les remettant dans le contexte du film.

On commence donc avec Palo Alto.

Vous trouverez ici la bande-son complète si le cœur vous en dit. Une soundtrack complètement coppolienne donc sans grand chose d'original, mais qui plaira sûrement aux amateurs. L'adjectif dreamy est assez bien trouvé.

Et j'ai donc sélectionné ce morceau de Devonte Hynes, "Palo Alto", apparemment écrit exprès pour le film. Je n'avais jamais entendu parler de cet homme mais le morceau est assez agréable et colle bien à l'atmosphère que Gia Coppola essaie de donner à son film.

Contexte : aucun, le morceau ouvre le générique de fin.


Bonne rêverie.

Palo Alto

Drame - US (1h40)
Réalisé par Gia Coppola
Avec Emma Roberts, Jack Kilmer, James Franco

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Techniquement, Palo Alto pouvait être deux choses :

Option A : un film ÉCRIT ET INTERPRÉTÉ PAR JAMES FRANCO, et accessoirement réalisé par Gia Coppola
Option B : UN FILM RÉALISÉ PAR LA NIÈCE DE SOFIA COPPOLA, et accessoirement adapté d'une nouvelle de James Franco

Croyez-moi, j'aurais adoré l'option A car ça m'aurait permis :

A : de ne pas tomber dans ce à quoi vous vous attendez tous, c'est à dire est-ce que oui ou non Gia Coppola est bien la nièce de Sofia Coppola cinématographiquement parlant.

B : de développer un peu sur James Franco parce que j'avais quelques trucs en réserve. Probablement un paragraphe sur le temps qui passe et qui a a définitivement arraché le Franco à sa condition d'ado superbe de Freaks and Geeks pour en faire un vieux beau sur le retour. Sûrement un autre paragraphe sur ce doux malade de Franco tellement obsédé par lui-même qu'il finit par jouer son propre rôle dans l'adaptation de ses propres nouvelles, qu'il a probablement écrites juste pour ça le connaissant. Et puis pourquoi pas un autre sur son iconique et irrésistible mi-sourire genre "montre moi tes dents mais a moitié", que ce putain d'escroc maîtrise quand même sacrément bien. Une arme atomique. Bref, ça aurait pu être cool.

Mais la marque de James Franco, il faut vraiment se pencher très bas pour la voir dans Palo Alto. Car, oui désolé, ce film est en fait juste la preuve que Gia Coppola a bien passé toute son adolescence sur les plateaux de tournage de sa tata à regarder comment on fait du cinéma chez les Coppola. Palo Alto, c'est donc complètement Virgin Suicides 15 ans après, à vraiment très peu de choses près.

Gia Coppola n'ayant clairement pas été chercher très loin ses influences, chaque seconde de son film ressemble donc bien à tout ce qu'on pouvait attendre de la nièce de Sofia. Palo Alto, pot pourri de toute la filmo de sa tante parce que :
  • des ados, ou des adultes qui y ressemblent
  • des gens tous un peu mal à l'aise avec eux-même, et qui n'arrivent pas à trop à s'exprimer
  • une histoire d'initiation, qui se termine un peu mal
  • une musique bien planante ... (on s'attendrait presque à finir sur ça)
  • ... qui installe une atmosphère bien apathique, où les personnages ont parfois l'air de dormir debout
  • des images très policées, à un tel point que Palo Alto ressemble parfois plus à une pub pour Levi's qu'à un film d'auteur, surtout quand on passe l'essentiel de notre temps avec des gamins qui skatent et fument des spliffs
  • et puis des ralentis bien sûr, comme si tout n'allait pas déjà assez lentement

Au delà de ces figures obligées, qui peuvent parfois marcher d'ailleurs, un plus gros souci : le scénario, un peu léger. On retrouve là l'inclination très minimaliste de pas mal de produits dérivés estampillées "indés" de la fabrique Coppola, qui n'ont pas trop envie de trop se fouler puisque une musique sympa et deux trois répliques suffisent. Pas sûr certes qu'il y avait tant de matière que ça dans l’œuvre de Franco, qui est donc bien seulement une nouvelle et pas un roman. Pas interdit de la sublimer cela dit.

Ce Palo Alto est donc au final un bel exemple de la mécanique Coppola appliquée un peu paresseusement, juste pour faire un film à la Sofia Coppola. On est là quelque part dans un équivalent filmique du easy listening, où les films seraient plus là en images de fond pour pouvoir tranquillement penser à autre chose, qui ressemble toujours plus ou moins à "c'était cool d'être jeune quand même ..." ou "c'est trop beau, ça me ressemble complètement ..." (c'est selon l'âge évidemment).

En résumé, la phrase à caser : Palo Alto, ouais c'est mignon mais bon ...

Cela dit, c'est vrai qu'ils sont mignons quand même ces ados non* ? On les adopterait bien pour les câliner comme des petits chiots perdus dans la rue ... Palo Alto, un film qui donne envie d'aimer les ados donc. C'est déjà peut-être pas si mal au fond.

Ambiance.


* Blague à part, belle alchimie entre Emma Roberts et Jack Kilmer, dommage qu'elle soit finalement presque reléguée au second plan.

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Note : 6 (Barème notation)

Cet homme ressemble sûrement à Hitler de l'intérieur

mercredi 11 juin 2014

The Rover

Drame - US (1h42)
Réalisé par David Michôd
Avec Guy Pearce, Robert Pattinson

A force de passer une grande partie de ma vie dans les cinémas parisiens, je sais généralement à quoi m'attendre quand je m'aventure dans les salles, une bande-annonce ou un nom au casting ou à la réalisation suffisant normalement à me donner une bonne idée de l'expérience à suivre. C'est un peu triste d'ailleurs, l'effet de surprise étant rarement au rendez-vous.

Comme pour Bird People, The Rover m'a pourtant bien eu. Vu l'opacité de la bande-annonce, j'avoue que j'y allais un peu à l'aveugle mais j'avoue également que je ne m'attendais pas à ça. A la place d'une espèce de science-fiction indéterminée délocalisée dans le bush australien, univers que David Michôd campe quasiment pour rien puisqu'il n'en exploite aucune potentialité dramatique et cinématographique, me voilà donc devant un bon vieux western. Atypique certes, mais pas grand chose d'autre qu'un bon vieux western.

Étant complètement insensible aux westerns, je vais donc m'arrêter là et ne pas m'aventurer à une quelconque critique de fond d'un genre auquel je ne connais pas grand chose et qui ne m'intéresse de toute façon pas du tout. Je vous laisserais donc aller voir ailleurs sur le net si The Rover est bien foutu ou pas, j'avoue mon incompétence totale en la matière, et mon absence toute aussi totale d'intérêt sur le sujet.

Plus important : sachez tout de même que par respect pour ce blog et pour vous je me suis bien tapé les 102 minutes de ce machin truc, et que je me suis bien fait chier.

Quelques pensées qui n'ont pas grand intérêt non plus :
  • Ça n'était probablement pas la meilleure façon de passer un jour férié.
  • Regarder Robert Pattinson se contorsionner et imiter l'accent australien pendant plus d'une heure et demie : une idée à creuser pour punir les enfants qui ne font pas leur devoirs.
  • Je ne pense pas que j'irais voir le prochain film de David Michôd.
  • En dépit de tout cela, j'avoue que le travail sur l'atmosphère sonore du film est tout à fait remarquable, notamment dans la façon qu'il a de marquer très nettement les différentes séquences. Des sons de didjeridoo dissonants qui ouvrent le film à cette chanson pop venue d'on ne sait où au beau milieu du film et que le Patt fredonne tout seul dans le noir à l'intérieur de son pick-up, il y a quand même quelque chose d'assez magistral cinématographiquement parlant. Voilà donc pour l'analyse de fond.
  • Bon d'accord rétrospectivement cette scène dans le pick-up est assez folle. Good one Rob. 

The Rover : pourquoi pas si vous aimez les westerns. Sinon c'est à vos risques et périls.

Note : non noté (oui, ça n'aurait pas de sens)

Pauvre Robert, obligé d'aller tourner au beau milieu du bush australien pour échapper à ses groupies ...

mardi 10 juin 2014

Cette semaine sur mes écrans : 11-17 juin 2014

Beaucoup de sorties cette semaine mais pas forcément que des œuvres inoubliables donc je vais probablement m'en tenir à ces deux films.

http://www.eklecty-city.fr/wp-content/uploads/2014/04/Palo-Alto-2013-Movie-Picture-01.jpg
Il est vraiment temps que Manuel Valls prenne en main le dossier du logement étudiant.

Palo Alto
Drame - US (1h40)
Réalisé par Gia Coppola
Avec James Franco, Emma Roberts, Nat Wolff

Quelques éléments de contexte :
  • Oui, Gia Coppola est la petite-fille de Francis Ford Coppola et la nièce de Sofia Coppola et Roman Coppola. Ça aide apparemment.
  • Ce film est adapté de nouvelles écrites par James Franco, qui n'aime donc rien tant que se mettre en scène, on l'avait encore mieux compris depuis ça.
Ce qui me donne envie :
  • Si ça sent le copier-coller de sa tante, la bande-annonce annonce quand même une certaine qualité de réalisation. C'est probablement de famille.
  • La musique, complètement dans l'univers Coppolien aussi, mais qui semble valoir le coup.
  • James Franco, justement pour voir s'il est au niveau de toute la mise en scène qu'il aime tant créer autour de sa petite personne.
  • Emma Roberts, puisque apparemment c'est the next big thing.
Ce qui me fait hésiter :
  • Encore un film sur le vague à l'âme de gosses de riches dans la banlieue de Los Angeles (toute la filmographie de Sofia Coppola quoi).
  • D'où LA question ; est-ce que ce film est le Virgin Suicides de Gia Coppola, et est-ce que la dernière née du clan Coppola compte nous refaire toute la filmo de sa tante 15 ans après ? (Oui Virgin Suicides a 14 ans ...). Si c'est le cas, pourquoi pas mais ça risque de vite perdre en intérêt.

La bande-annonce : on a vraiment l'impression d'être dans le dernier film de sa tante, à voir donc si c'est le cas ou non.

Note anticipée : 7,5


-

Black Coal
Thriller - Chine (1h46)
Réalisé par Yi'nan Diao
Avec Fan Liao, Lun-mei Gwei, Xue-bing Wang

Pas d'éléments de contexte pour ce film, j'avoue beaucoup moins bien connaître le cinéma chinois.

Ce qui me donne envie
  • Une bande-annonce très bien foutue et prometteuse
  • Un flot de critiques dithyrambiques. Ça n'est pas toujours un gage de qualité mais ça veut parfois dire quelque chose quand même. Ours d'or à Berlin donc, ça n'est pas rien.
  • L'avantage avec le cinéma international, et notamment avec le cinéma chinois, c'est que ce sont rarement les plus mauvais films qui nous parviennent en France.
Ce qui me fait hésiter :
  • Pas grand chose en réalité, à part être trompé par la bande-annonce et les critiques.

La bande-annonce : Remarquablement réalisée, et campe très bien l'atmosphère du film sans trop révéler de l'intrigue.

Note anticipée : 8,5


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Bonnes séances

dimanche 8 juin 2014

Bird People

Un drame de Pascale Ferran ...
... qui dure 2 heures et 8 minutes ...
Avec Anaïs Demoustier, Josh Charles, Roschdy Zem et Camelia Jordana
Ayant comme d'habitude pris le parti de ne pas trop me renseigner sur le film en dehors de sa bande-annonce, j'attendais de Bird People toute autre chose que ce qu'il est. Quoi exactement je ne suis pas sûr, sans doute une forme de fresque contemplative sur la solitude etc etc, mais sûrement pas ça.

Véritable OVNI, Bird People ne ressemble en effet à rien de ce que vous avez pu voir cette année, reste à savoir si c'est une bonne chose. Formidablement incohérent et inégal, le film de Pascale Ferran tente de tirer parti d'une vague méditation sur la liberté, où la figure de l'oiseau sert évidemment de métaphore, un peu facile. Sacrifiant ainsi l'unité de son film, mais pourquoi pas après tout, Pascale Ferran accouche d'une œuvre complètement éclatée, se décomposant grosse modo en quatre parties, tellement différentes tant sur le fond que sur la forme que l'on a un peu de mal à juger tout cela comme un film à part entière. Dans l'ordre chronologique (désolé d'être aussi banal) :
  • Une introduction assez élégante où la contemplation n'empêche pas la mise en place des personnages et des lieux. A noter une première scène très réussie, et qui rétrospectivement est peut-être au final le sommet du film.
  • Une seconde plus longue partie construite sur une histoire certes pas complètement inintéressante mais pas passionnante non plus, et qui n'est en plus pas aidée par la performance très anodine de Josh Charles, loin de nous transporter.
  • Une troisième partie cette fois totalement surprenante et très originale, mais pas loin du grand n'importe quoi, selon que l'on aime le surnaturel ou pas. Joliment loufoque diront les amateurs, absurde et un peu conne diront les autres, dont j'ai peur d'être un peu plus proche. Mieux vaut en tout cas savoir s'abandonner à ce genre de bizarreries, parce que c'est sinon c'est un peu long et pénible.
  • Un court et plus attendu final, qui essaie laborieusement de recoller les morceaux et de donner une cohérence à tout ça. Pas évident.
Quelques autres idées en l'air, pour rester dans le ton du film :
  • Ça fait un moment que je n'avais pas vu autant de personnes partir avant la fin d'un film. On n'aime, on n'aime pas, mais ça ne laisse pas indifférent, pas de doutes là-dessus.
  • Quelle drôle d'idée que cette voix-off qui débarque au bout d'une demi-heure pour être abandonnée 10 minutes plus tard (je ne parle pas des pensées à voix haute utilisées pendant le reste du film. Ça pourquoi pas). Passablement inutile puisqu'elle se contente d'énoncer ce qu'on comprend très bien soi-même, elle est en plus servie par Mathieu Amalric lui-même, ce qui rajoute encore 5 couches d'étrangeté à l'affaire, pas forcément indispensables. La voix-off au cinéma, à n'utiliser qu'en cas d'extrême urgence.
  • Anaïs Demoustier ressemble vraiment à un moineau, c'est criant. Sûrement pour ça qu'elle a eu le rôle.
  • Je ne me serais jamais douté que Titi et Grosminet avaient eu une telle influence sur le cinéma d'auteur.
  • Le Ministère de la Santé n'utilisera probablement pas Bird People dans sa prochaine campagne contre le tabac. Pascale Ferran a du prendre un sacré chèque de Marlboro par contre, chapeau le placement produit.
  • Rocshdy Zem, le seul mec à faire des premiers rôles dans les grosses productions et des seconds rôles dans des films d'auteur. L'anti Anaïs Demoustier en quelque sorte.
Bref, un film qui essaie et ose indéniablement beaucoup, mais pas forcément toujours à bon escient.

Note : 4 (Barème notation)

Voir le Terminal 2B de Roissy et mourir. Autre chose que Venise.

samedi 7 juin 2014

Tristesse Club

Un comédie française réalisée par Vincent Mariette ...
... qui dure 1 heure et 30 minutes ...
... avec Laurent Lafitte,Vincent Macaigne et Ludivine Sagnier

Au vu des différentes interviews de Vincent Mariette, ce n'est apparemment un secret pour personne qu'il a beaucoup lorgné du côté de la comédie loufoque anglo-saxonne (Wes Anderson en premier lieu, évidemment) pour relever le défi de son premier long-métrage. Si ce Tristesse Club n'est pas forcément le film le plus abouti de l'année, on peut quand même saluer une maîtrise intéressante pour un premier film, qui parvient assez intelligemment à s'inspirer de ses fameux modèles. Exercice notamment réussi grâce à :
  • Une réalisation très maline, qui sait jouer avec les plans et les enchaînements pour donner un rythme certes pas non effréné mais plutôt agréable. Une agréable surprise pour un premier long-métrage, sans grosses fautes de goût.
  • Une bande-son new age assez aérienne collant bien à l'atmosphère fantaisiste que veut installer Vincent Mariette, sans le moindre placement de dernier tube pop à la mode. Les musiques originales c'est pas mal aussi de temps en temps.
  • Un casting plutôt bien trouvé et dirigé, avec trois acteurs principaux assez complémentaires : Laurent Lafitte le beau gosse en carton, Vincent Macaigne l'éternel inadapté et Ludivine Sagnier la gentille peste énigmatique. Pas fou non plus mais ça fonctionne à l'écran.
  • Une recherche assez Wes-Andersonienne dans les décors, les costumes et les couleurs qui donnent un peu l'impression d'être dans un Cluedo géant où chaque objet a un rôle bien précis. Ça n'atteint toutefois pas l'obsession formelle des derniers films de Wes Anderson, mais ça n'est peut-être pas plus mal : on respire un peu.
Quelques nuances tout de même :
  • L'ambition burlesque du film est parfois desservie par une espèce d'ambition dramatique pas complètement assumée et qui n'apporte pas grand chose, notamment à travers une fin bâclée et que l'on oublie très très vite. On aurait volontiers signé pour quelques vannes de plus à la place de ces quelques instants de sérieux sans grand intérêt.
  • Les dialogues sont corrects mais pas non plus extraordinaires, ou en tout cas pas au niveau de la réalisation. A part quelques répliques qui fusent par-ci par-là, on ne sent pas la même créativité, la même maîtrise, et quelque part la même liberté, que dans les autres aspects du film. Pas rédhibitoire mais quand même un peu dommage pour une comédie.
Au final, une comédie agréable, assez originale et très bien maîtrisée pour un premier film, mais qui aurait sans doute gagné à aller plus loin à partir de son ambition de départ, en s'engouffrant complètement dans le loufoque. Un film qui donne dans tous les cas envie de suivre les prochaines réalisations de Vincent Mariette, qui pourrait se faire un nom dans la comédie française.

Note : 7 (Barème notation)
Les parties de pêche du dimanche, le vrai endroit pour choper.

mercredi 4 juin 2014

Tour de France de SLETO : derniers développements

A tous nos lecteurs,

Mes fonctions m'obligeant à assumer seul la parole institutionnelle de l'entité SLETO, je viens aujourd'hui devant vous, symboliquement en tout cas, pour vous annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle.

Commençons par la mauvaise nouvelle, car nous n'avons pas à SLETO l'habitude de nous dérober devant les événements quand la tragédie s’abat sur nos vies.

Pour des motifs honteux, et qui justifieront probablement un recours de notre part devant le tribunal administratif et la Cour Européenne des Droits de l'Homme, la société Amaury Sports nous a aujourd'hui adressé un courrier par lettre recommandée nous informant de deux choses :
  • notre requête d'intégrer la caravane du Tour de France n'a pas été jugée recevable.
  • il nous est demandé de procéder dès aujourd'hui à l'évacuation de l'Alpe d'Huez que nous avions déjà commencé à investir depuis quelques jours pour préparer la grande soirée SLETO à l'Alpe qui devait clore les festivités quelques jours avant le retour de la caravane à Paris. En conséquence, les 25 vaches et 47 moutons achetés pour l'occasion à l'exploitation de Mr. Gabret seront acheminés dès demain vers Paris ou ils seront lâchés dans le Bois de Boulogne, qui en a vu d'autres.
Bien entendu révoltés par cette décision totalement arbitraire, nous avons fait jouer nos réseaux et appris pas plus tard qu'il y a une heure que le Gouvernement lui-même s'est interposé en notre défaveur, sommant Amaury Sports de ne pas nous accorder de licence. Si les raisons invoquées (nous serions une passerelle pour l'envoi de djihadistes en Syrie, et depuis peu au Sri Lanka) sont évidemment dénuées de tout fondement, ou en tout cas largement exagérées compte-tenu du fait que les collaborateurs concernés ne sont qu'en intérim et paient eux-même leurs communications vers le Proche-Orient, il faut pourtant nous résoudre à l'évidence : le Tour de France de SLETO est mort né.

Au-delà du gouffre financier dans lequel nous place cet épisode malheureux, et qui devrait nous obliger à l'avenir à aller aussi visiter le bois de Boulogne pour y monnayer d'autres talents, nous tenons cependant à vous assurer de notre détermination : SLETO vivra, car c'est dans l'adversité que les grandes rédactions révèlent leur valeur, et la nôtre est immense.

C'est ainsi le cœur meurtri mais l'esprit calme que je peux dès maintenant vous annoncer une bonne nouvelle. Un plan B est d’ores et déjà à l'étude : le Tour de Moldavie de SLETO.

La société Bygmalion nous ayant tout de suite soutenu dans cette épreuve difficile, elle a en effet fait le nécessaire pour nous concilier les faveurs du gouvernement moldave, qui s'est engagé au téléphone à l'instant en la personne de son Premier ministre à accueillir notre manifestation dans le cadre de son propre tour cycliste.

Si celui-ci, organisé du 11 au 15 juillet entre Chisinau et Glodyany, est considérablement plus court que le Tour de France et nous obligera à annuler certaines animations, l'essentiel est toutefois sauf puisque nous disposerons d'un tracteur dernier cri dont le toit pourra abriter notre écran de projection. Certains ajustements devront bien sûr être intégrés, comme la présence de militaires dans la caravane, le port obligatoire du gilet par balles et l'interdiction du transport de nourriture qui risquerait d'attirer les ours très gourmands à cette période de l'année, mais ce ne sont franchement là que de menus détails qui ne devraient évidemment pas décourager les plus courageux et les plus curieux d'entre vous. Et disons le tout net aussi : la Moldavie est apparemment un pays tout à fait charmant l'été venu et nous ne sommes pas mécontents de pouvoir offrir à tous nos collaborateurs et à vous-mêmes l'opportunité d'un voyage aussi enrichissant.

Sans plus attendre, car nous avons décidé de ne plus perdre une seule seconde, voici d'ailleurs déjà le programme des festivités :
  • 11 juillet (Chisinau - Salkutsa) : débats et projections autour du thème "Les relations sexuelles incestueuses dans l'univers de Walt Disney et Harry Potter"
  • 12 juillet (Salkutsa - Kagu) : rencontre avec Niem Petrivsk, réalisateur moldave de renom qui nous parlera de son dernier film (Les nuits de Chisinau), magnifique fresque sociale de 3h35 sur la vie d'un retraité handicapé d'origine roumaine vendant des champignons hallucinogènes à Chisinau.
  • 13 juillet (Kagu - Leovo) : cette étape disputée à proximité de la frontière avec l'Ukraine sera l'occasion d'accueillir sur notre tracteur Vladimir Poutine, qui viendra débattre avec nous de l'impérialisme culturel et de la déviance sexuelle dans le cinéma occidental contemporain. Une rencontre à ne pas rater.
  • 14 juillet (Leovo - Kalarash) : en l'honneur de la fête nationale, certes guère célébrée en Moldavie, nous avons sélectionné pour vous quelques uns des plus grands films de Max Pécas, dont le mythique On se calme et on boit frais à Saint-Tropez qui sera diffusé en intégralité lors du bivouac nocturne, organisé grâce aux restes de rations alimentaires de l'armée moldave.
  • 15 juillet (Kalarash - Glodyany) : pour fêter ce dernier jour, nous vous présenterons en avant-première certains des films étant sélectionnés au prochain festival du film d'action de Quimper, son directeur ayant d'ailleurs prévu d'être parmi nous pour nous parler de cette jeune manifestation, germée dans l'esprit de plusieurs Bonnets rouges en manque de sensations fortes.
J'espère que ce programme vous prouvera que le Tour de Moldavie de SLETO n'est en aucun cas une triste manifestation au rabais organisée en parant au plus pressé. S'il n'est bien sûr pas question de remplacer dans nos cœurs un Tour de France qui s'annonçait des plus passionnants, nous avons la conviction que cette opération reste conforme à notre ambition de départ, celle de réconcilier débats intellectuels de fond et manifestations populaires bon enfant.

La rédaction se joint donc à moi pour vous donner rendez-vous à Chisinau le 11 juillet prochain, qui sera placé sous le signe de la bonne humeur car la volonté vient à bout de tous les obstacles, même les plus mesquins dressés par des représentants de l’État n'honorant pas leur fonction.

Pe curând,

Votre médiateur

Des solutions sont déjà à l'étude pour rendre notre convoi plus ergonomique

mardi 3 juin 2014

Cette semaine sur mes écrans : 4-10 juin 2014

Refondation oblige, l'agenda des sorties se réinvente (un tout petit peu) aussi.

Pas de sorties qui m'emballent énormément cette semaine mais quand même pas mal de films qui méritent peut-être le détour.

On passe le temps comme on peut dans les chambres d'hôtel maintenant que DSK n'est plus là.


Bird People
Drame - France (2h08)
Réalisé par Pascale Ferran
Avec Anaïs Demoustier, Josh Charles, Roschdy Zem, Camelia Jordana

Ce qui me donne envie :
  • l'univers de l'aéroport qui cinématographiquement parlant offre la possibilité de jouer à l'infini avec les espaces et promet donc des plans imparables
  • une forme de poésie sur la solitude au milieu de cet environnement absurde où des milliers d'inconnus se croisent tous les jours sans se remarquer
  • Anaïs Demoustier, qui dégage incontestablement quelque chose, et à qui ce rôle de femme de chambre solitaire semble aller comme un gant
Ce qui me fait hésiter :
  • la possibilité d'un film un peu trop contemplatif
  • la possibilité de ne pas trop savoir ce que j'ai vu au bout de deux heures
La bande-annonce : élégante, et assez elliptique pour donner envie sans trop en dire.
Note anticipée : 8/10



Tristesse Club
Comédie - France (1h30)
Réalisé par Vincent Mariette
Avec Vincent Macaigne, Ludivine Sagnier, Laurent Lafitte

Ce qui me donne envie :
  • une comédie apparemment fine et décalée
  • Vincent Macaigne, qui marche sur l'eau depuis un an
  • Un premier film, et donc possiblement un univers à découvrir
Ce qui me fait hésiter :
  • l'impression d'être dans un copier-coller d'un film de Wes Anderson
  • Laurent Lafitte, contre qui je n'ai rien en particulier mais qui a joué dans un paquet de navets
La bande-annonce : dévoile assez bien l'univers comique du film, gagnerait peut-être à en dire moins sur le scénario
Note anticipée : 7/10



Swim Little Fish Swim
Comédie dramatique - France/US (1h40)
Réalisé par Ruben Amar et Lola Bessis
Avec Lola Bessis, Anne Consigny, Brooke Bloom, Dustin Guy Defa

Ce qui me donne envie :
  • ça a l'air mignon
  • la musique aussi a l'air mignonne
Ce qui me fait hésiter :
  • ça a l'air un peu trop mignon
  • la description sur Allociné pourrait servir de citation pour l'article "Bobo" dans le Larousse.
  • le danger de voir Lola Bessis se filmer elle-même en train de faire un numéro de charme
La bande-annonce : rien à dire, ça a l'air de bien correspondre au film en lui-même.
Note anticipée : 6,5/10



Sous les jupes des filles
Comédie - France (1h56)
Réalisé par Audrey Dana
Avec à peu près toutes les actrices connues en France

Ce qui me donne envie :
  • il doit bien y avoir des moments drôles dans le tas
  • mais alors qu'est ce que c'est la femme d'aujourd'hui ?
Ce qui me fait hésiter :
  • un casting qui frôle l'indigestion
  • le danger habituel d'un film choral : être un navet mièvre et creux
La bande-annonce : probablement aussi agitée et inconsistante que le film.
Note anticipée : 4/10 



The Rover
Science-fiction - Australie / US (1h42)
Réalisé par David Michôd
Avec Guy Pearce, Robert Pattinson, Scott McNairy

Ce qui me donne envie :
  • un film de science-fiction réussi est toujours une expérience importante
  • Je ne connais pas David Michôd mais l'homme aurait apparemment une vraie vision
  • une bande-annonce qui ne dit à peu près rien, et je suis curieux
Ce qui me fait hésiter :
  • je sais bien que Robert Pattison est en opération rédemption dans les médias mais des quelques films que j'ai pu voir de lui (et je ne parle pas de Twilight) c'est juste un très mauvais acteur
  • si le film est aussi mystérieux que la bande-annonce, il est très possible que je n'ai toujours rien compris à la fin
La bande-annonce : indéniablement intriguante.
Note anticipée : 8/10  


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Voilà pour cette première édition de l'agenda nouvelle version, en espérant que ça vous donne envie ...

Bonnes séances.

La nouvelle édition de l'agenda SLETO a provoqué pas mal de débats agités dans le milieu, du coup tout le monde boude maintenant.


lundi 2 juin 2014

Il faut que tout change pour que tout reste pareil : bienvenue dans le SLETO 2.0


Chers rares mais néanmoins respectables lecteurs,

Un billet sérieux pour une fois

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Comme vous pourrez le constater dans les jours à venir si vous continuez à vous rendre plus ou moins régulièrement sur ce blog, j’ai décidé de changer assez radicalement la forme des chroniques publiées à l’occasion de chacune de mes séances. Plus concises, joli mot pour dire qu’elles seront plus courtes et moins soignées, elles risquent peut-être de vous surprendre au premier abord, vous que j’avais habitué à des dissertations bien plus fournies. 

Trois raisons majeures à cela :

Pour commencer, l’écriture de ces chroniques dans leur forme actuelle me prenait un temps considérable, ou en tout cas un temps que je n’ai plus envie de consacrer à ce blog. Pour faire court, c’était donc soit « au revoir SLETO », soit « bonjour SLETO 2.0 ». Progressiste dans l’âme, j’ai bien sûr privilégié la solution d’un renouvellement en profondeur.

Deuxième raison sans doute secondaire mais tout de même importante, ce blog ne ressemblait finalement pas tellement à ce que j’avais imaginé au moment de sa création, où l’idée générale était de faire quelque chose de relativement libre voire bordélique sans bien savoir il est vrai ce que j’allais pouvoir faire de ça. Au lieu de cela, mais c’était prévisible, il est plutôt devenu une bibliothèque de critiques classiques, bibliothèque certes bien remplie mais au final pas forcément plus intéressante que les très nombreuses pages Internet déjà consacrées au cinéma sur la toile. Rien de très original donc, et c’est dommage car c’était un peu le but, même si c’est bien sûr bien ambitieux de vouloir apporter quoi que ce soit de nouveau dans un univers où tout a quasiment déjà été inventé.

Problème plus profond enfin, il me semble que la forme pouvait finir par l'emporter sur le fond, le soin apporté à l'écriture de mes chroniques ayant parfois pu me distraire du vrai sujet de ces billets : le film, et rien que le film. La forme très littéraire qu’a ainsi pris la plupart de mes critiques et le temps consacré à choisir tel ou tel adjectif me semblent donc aujourd'hui plus brouiller le message qu'autre chose, et c’est quand même un problème. Afin de casser un peu ces codes qui commencent moi-même à me lasser, je préfère donc me recentrer sur l’essentiel et mettre entre parenthèses les figures de style.

Pour ne pas être très rapidement dégoûté du cinéma et de l’écriture, et garder au passage un peu de plaisir dans tout ça, j’ai donc décidé de passer à un format plus court. N’ayant pas encore d’idée très précise de ce que ce format sera, d’autant plus qu’il sera sûrement amené à évoluer et tant mieux, je vous laisse donc découvrir les prochains billets et décider si ce très modeste blog mérite encore que vous y passiez quelques minutes par semaine. 

SLETO est mort, vive SLETO.

La nouvelle orientation de SLETO a été validée par Alain Delon lui-même, considérablement rajeuni pour l'occasion

PS : l'agenda de la semaine va être lui aussi un peu remanié, juste pour le plaisir de changer.