dimanche 22 juin 2014

Au fil d'Ariane

Comédie - France (1h40)
Réalisé par Robert Guédiguian
Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Jacques Boudet, Gérard Meylan

La schtroumpfette et le schtroumpf grognon dans une des adaptations les plus attendues de l'été

"Une fantaisie de Robert Guédiguian", c'est ce qui nous est promis officiellement dès le générique (inattendu et assez plaisant d'ailleurs). Pas de publicité mensongère donc car une fantaisie, c'est bien ce qu'est cet étonnant Au fil d'Ariane.

Au fil d'Ariane ne ressemble ainsi vraiment à rien de ce qu'avait pu faire jusqu'à présent le réalisateur marseillais, même si l'on retrouve bien sûr disséminés ici et là pas mal d'ingrédients guédiguiens classiques : le cadre marseillais évidemment, la défense des petites gens et des travailleurs émigrés, une forme d'engagement politique, ... En dehors de ces passages oubliés, on est cela dit bien dans la fantaisie pure et simple, avec tout ce que ça implique de hauts et de bas.

Chacun pourra en effet trouver un peu ce qu'il veut dans cet étrange fatras, voilà pour ma part ce que j'en ai retenu :
  • Une ambition de légèreté très louable, avec un vrai effort de renouvellement de style cinématographique, même si Guédiguian aime toujours autant le verbe quitte parfois à rester un peu pompeux. Ce vent de liberté ne fait pas toujours mouche mais réjouit plutôt, notamment grâce à une intéressante astuce scénaristique révélée sur le tard et qui donne encore plus sens au tout.
  • J'étais un peu plus réservé sur le contenu de cette petit histoire dans le détail, certains moments étant un peu faiblards et les messages délivrés un peu faciles et gentillets, mais ça reste du Guédiguian après tout. Plus généralement, il me semble que le cinéma de Guédiguian reste un cinéma de niche générationnel, qui a un peu de mal à être complètement dans le présent sans constamment aller chercher des références obligées dans le passé. A l'image d'une bande-son exclusivement composée de Jean Ferrat, d'airs d'opéra et de chanson de cabaret, on est quelque part dans un univers que les moins de 50 ans peuvent difficilement connaître, ou qui les touchera en tout cas moins. On est pas loin non plus du passéisme, mais après tout chaque génération a droit à ses petites bouffées de nostalgie.
  • Les animaux qui parlent : ouais .... bof.
  • Une très belle déclaration d'amour à Ariane Ascaride, forcément.
  • Au fil d'Ariane, le penchant léger marseillais du Blue Jasmine de Woody Allen ? A voir si Ariane Ascadire ira elle aussi jusqu'aux Oscars ...
  • On aurait bien aimé voir un peu plus Anaïs Demoustier.
  • Est-ce qu'il fallait absolument mettre Jean-Pierre Darroussin au casting juste parce que c'est un habitué de la maison ? Pas sûr que son accent de chauffeur de taxi marseillais soit le sommet de sa carrière. Encore une des raisons pour lesquelles le petit monde de Guéduguian gagnerait peut-être de temps en temps à s'ouvrir un peu à d'autres possibilités.

Voilà, difficile de donner une véritable impression générale d'un film qui m'a par moments vraiment plu et par moments complètement échappé, mais ça n'est peut-être pas si grave puisque c'est au fond un peu le but de l'entreprise. A voir pour les habitués de Robert Guédiguian donc, et pour les curieux, cinéphiles et autres espèces indéfinies.

Note : 7,5 (Barème notation)

La bande-annonce


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