jeudi 26 juin 2014

Under the skin

Drame fantastique - Grande-Bretagne (1h48)
Réalisé par Jonathan Glazer
Avec Scarlett Johansson

Un premier rendez-vous qui a mal tourné : mauvaise idée les tours de barque dans le bois de Vincennes

Difficile à première vue de savoir quoi penser de ce Under the skin qui ne ressemble à pas grande chose de récemment vu, ce qui est d'ailleurs en soi plutôt une qualité.

On peut ainsi prendre les choses de deux côtés :
  • Ce film n'est pas loin d'être esthétiquement un chef d’œuvre, notamment dans une première partie introductive d'une intensité assez remarquable. Entre le travail sur les images, les corps et l'atmosphère sonore très atypique, voici un film qui ne peut absolument pas laisser indifférent. A la frontière entre la science-fiction, le fantastique, le thriller et le drame existentiel, Jonathan Glazer crée un univers assez fascinant, tirant parfaitement parti de la désolation de ces paysages écossais semblant venus d'une autre planète. Qu'on aime ou pas, on ne peut pas complètement y être insensible, certaines scènes étant quand même d'une beauté, ou au moins d'une étrangeté, à couper le souffle.
  • Chef d’œuvre esthétique peut-être mais histoire au fond assez anodine, la grande réflexion existentielle promise sur cette drôle de chose qu'est notre enveloppe corporelle n'étant pas loin d'accoucher d'une souris. On comprend en effet assez vite où Jonathan Glazer veut nous emmener dramatiquement et psychologiquement parlant, et on ne peut pas dire que ça soit follement inattendu et complexe. La nature très désincarnée du film (qui fait pourtant sa force esthétique) permet d'ailleurs difficilement de complètement rendre compte de la dimension profondément charnelle que cherche à souligner l’œuvre, ce qui est évidemment ironique mais surtout dommage. Bref, je ne dirais pas que le fond du film m'a autant passionné que sa forme, même s'il est bien sûr un peu malhonnête de distinguer totalement l'un de l'autre. La dernière partie n'est en effet pas loin d'être interminable et on aurait facilement signé pour une bonne demi-heure de moins.

Au final, quand même un bel essai de film contemplatif, esthétiquement très abouti mais dramatiquement beaucoup plus poussif.

Deux autres enseignements que l'on peut aussi tirer de Under the skin :
  • ce n'est pas parce qu'on fait une adaptation (le film est tiré d'un roman éponyme de Michel Faber) qu'on doit abdiquer toute ambition cinématographique. Jonathan Glazer prouve au moins une chose : partir d'un matériau existant n'empêche pas de complètement s'approprier l'objet pour finalement le faire sien.
  • ce film est finalement aussi un clin d’œil à la carrière de Scarlett Johansson : à force d'être enfermée dans un rôle récurrent de sex symbol / femme fatale, voici qu'on la transfigure carrément en prédatrice sexuelle, pour de vrai. Pas grand chose à dire du côté de la performance d'actrice, parce que franchement à peu près n'importe qui aurait pu interpréter un rôle aussi peu exigeant, mais il est assez fascinant de voir à quel point certains acteurs finissent par complètement faire corps avec les rôles qu'on leur colle à la peau.

Note : 7,5 (Barème notation)

La bande-annonce


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