jeudi 12 juin 2014

Palo Alto

Drame - US (1h40)
Réalisé par Gia Coppola
Avec Emma Roberts, Jack Kilmer, James Franco

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Techniquement, Palo Alto pouvait être deux choses :

Option A : un film ÉCRIT ET INTERPRÉTÉ PAR JAMES FRANCO, et accessoirement réalisé par Gia Coppola
Option B : UN FILM RÉALISÉ PAR LA NIÈCE DE SOFIA COPPOLA, et accessoirement adapté d'une nouvelle de James Franco

Croyez-moi, j'aurais adoré l'option A car ça m'aurait permis :

A : de ne pas tomber dans ce à quoi vous vous attendez tous, c'est à dire est-ce que oui ou non Gia Coppola est bien la nièce de Sofia Coppola cinématographiquement parlant.

B : de développer un peu sur James Franco parce que j'avais quelques trucs en réserve. Probablement un paragraphe sur le temps qui passe et qui a a définitivement arraché le Franco à sa condition d'ado superbe de Freaks and Geeks pour en faire un vieux beau sur le retour. Sûrement un autre paragraphe sur ce doux malade de Franco tellement obsédé par lui-même qu'il finit par jouer son propre rôle dans l'adaptation de ses propres nouvelles, qu'il a probablement écrites juste pour ça le connaissant. Et puis pourquoi pas un autre sur son iconique et irrésistible mi-sourire genre "montre moi tes dents mais a moitié", que ce putain d'escroc maîtrise quand même sacrément bien. Une arme atomique. Bref, ça aurait pu être cool.

Mais la marque de James Franco, il faut vraiment se pencher très bas pour la voir dans Palo Alto. Car, oui désolé, ce film est en fait juste la preuve que Gia Coppola a bien passé toute son adolescence sur les plateaux de tournage de sa tata à regarder comment on fait du cinéma chez les Coppola. Palo Alto, c'est donc complètement Virgin Suicides 15 ans après, à vraiment très peu de choses près.

Gia Coppola n'ayant clairement pas été chercher très loin ses influences, chaque seconde de son film ressemble donc bien à tout ce qu'on pouvait attendre de la nièce de Sofia. Palo Alto, pot pourri de toute la filmo de sa tante parce que :
  • des ados, ou des adultes qui y ressemblent
  • des gens tous un peu mal à l'aise avec eux-même, et qui n'arrivent pas à trop à s'exprimer
  • une histoire d'initiation, qui se termine un peu mal
  • une musique bien planante ... (on s'attendrait presque à finir sur ça)
  • ... qui installe une atmosphère bien apathique, où les personnages ont parfois l'air de dormir debout
  • des images très policées, à un tel point que Palo Alto ressemble parfois plus à une pub pour Levi's qu'à un film d'auteur, surtout quand on passe l'essentiel de notre temps avec des gamins qui skatent et fument des spliffs
  • et puis des ralentis bien sûr, comme si tout n'allait pas déjà assez lentement

Au delà de ces figures obligées, qui peuvent parfois marcher d'ailleurs, un plus gros souci : le scénario, un peu léger. On retrouve là l'inclination très minimaliste de pas mal de produits dérivés estampillées "indés" de la fabrique Coppola, qui n'ont pas trop envie de trop se fouler puisque une musique sympa et deux trois répliques suffisent. Pas sûr certes qu'il y avait tant de matière que ça dans l’œuvre de Franco, qui est donc bien seulement une nouvelle et pas un roman. Pas interdit de la sublimer cela dit.

Ce Palo Alto est donc au final un bel exemple de la mécanique Coppola appliquée un peu paresseusement, juste pour faire un film à la Sofia Coppola. On est là quelque part dans un équivalent filmique du easy listening, où les films seraient plus là en images de fond pour pouvoir tranquillement penser à autre chose, qui ressemble toujours plus ou moins à "c'était cool d'être jeune quand même ..." ou "c'est trop beau, ça me ressemble complètement ..." (c'est selon l'âge évidemment).

En résumé, la phrase à caser : Palo Alto, ouais c'est mignon mais bon ...

Cela dit, c'est vrai qu'ils sont mignons quand même ces ados non* ? On les adopterait bien pour les câliner comme des petits chiots perdus dans la rue ... Palo Alto, un film qui donne envie d'aimer les ados donc. C'est déjà peut-être pas si mal au fond.

Ambiance.


* Blague à part, belle alchimie entre Emma Roberts et Jack Kilmer, dommage qu'elle soit finalement presque reléguée au second plan.

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Note : 6 (Barème notation)

Cet homme ressemble sûrement à Hitler de l'intérieur

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