dimanche 8 juin 2014

Bird People

Un drame de Pascale Ferran ...
... qui dure 2 heures et 8 minutes ...
Avec Anaïs Demoustier, Josh Charles, Roschdy Zem et Camelia Jordana
Ayant comme d'habitude pris le parti de ne pas trop me renseigner sur le film en dehors de sa bande-annonce, j'attendais de Bird People toute autre chose que ce qu'il est. Quoi exactement je ne suis pas sûr, sans doute une forme de fresque contemplative sur la solitude etc etc, mais sûrement pas ça.

Véritable OVNI, Bird People ne ressemble en effet à rien de ce que vous avez pu voir cette année, reste à savoir si c'est une bonne chose. Formidablement incohérent et inégal, le film de Pascale Ferran tente de tirer parti d'une vague méditation sur la liberté, où la figure de l'oiseau sert évidemment de métaphore, un peu facile. Sacrifiant ainsi l'unité de son film, mais pourquoi pas après tout, Pascale Ferran accouche d'une œuvre complètement éclatée, se décomposant grosse modo en quatre parties, tellement différentes tant sur le fond que sur la forme que l'on a un peu de mal à juger tout cela comme un film à part entière. Dans l'ordre chronologique (désolé d'être aussi banal) :
  • Une introduction assez élégante où la contemplation n'empêche pas la mise en place des personnages et des lieux. A noter une première scène très réussie, et qui rétrospectivement est peut-être au final le sommet du film.
  • Une seconde plus longue partie construite sur une histoire certes pas complètement inintéressante mais pas passionnante non plus, et qui n'est en plus pas aidée par la performance très anodine de Josh Charles, loin de nous transporter.
  • Une troisième partie cette fois totalement surprenante et très originale, mais pas loin du grand n'importe quoi, selon que l'on aime le surnaturel ou pas. Joliment loufoque diront les amateurs, absurde et un peu conne diront les autres, dont j'ai peur d'être un peu plus proche. Mieux vaut en tout cas savoir s'abandonner à ce genre de bizarreries, parce que c'est sinon c'est un peu long et pénible.
  • Un court et plus attendu final, qui essaie laborieusement de recoller les morceaux et de donner une cohérence à tout ça. Pas évident.
Quelques autres idées en l'air, pour rester dans le ton du film :
  • Ça fait un moment que je n'avais pas vu autant de personnes partir avant la fin d'un film. On n'aime, on n'aime pas, mais ça ne laisse pas indifférent, pas de doutes là-dessus.
  • Quelle drôle d'idée que cette voix-off qui débarque au bout d'une demi-heure pour être abandonnée 10 minutes plus tard (je ne parle pas des pensées à voix haute utilisées pendant le reste du film. Ça pourquoi pas). Passablement inutile puisqu'elle se contente d'énoncer ce qu'on comprend très bien soi-même, elle est en plus servie par Mathieu Amalric lui-même, ce qui rajoute encore 5 couches d'étrangeté à l'affaire, pas forcément indispensables. La voix-off au cinéma, à n'utiliser qu'en cas d'extrême urgence.
  • Anaïs Demoustier ressemble vraiment à un moineau, c'est criant. Sûrement pour ça qu'elle a eu le rôle.
  • Je ne me serais jamais douté que Titi et Grosminet avaient eu une telle influence sur le cinéma d'auteur.
  • Le Ministère de la Santé n'utilisera probablement pas Bird People dans sa prochaine campagne contre le tabac. Pascale Ferran a du prendre un sacré chèque de Marlboro par contre, chapeau le placement produit.
  • Rocshdy Zem, le seul mec à faire des premiers rôles dans les grosses productions et des seconds rôles dans des films d'auteur. L'anti Anaïs Demoustier en quelque sorte.
Bref, un film qui essaie et ose indéniablement beaucoup, mais pas forcément toujours à bon escient.

Note : 4 (Barème notation)

Voir le Terminal 2B de Roissy et mourir. Autre chose que Venise.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire