vendredi 20 juin 2014

The Two Faces of January

Drame - US (1h37)
Réalisé par Hossein Amini
Avec Viggo Mortensen, Kirsten Dunst, Oscar Isaac

La dernière mission d'Indina Jones, sûrement la plus dure de toutes : ne pas se faire piquer sa meuf par Indiana Jr.


Adapté d'un roman de Patricia Highsmith, The Two Faces of January ne pourra pas couper à la comparaison avec Le talentueux Mr. Ripley d'Anthony Minghella sorti en 1999 et déjà adapté d'un roman du même auteur. Une raison très simple à cela : le projet de ce film avait originellement été développé par Anthony Minghella lui-même avant sa mort en 2008, avant donc d'être récupéré par Hossein Amini. Difficile, quand l'on sait en plus que c'est son premier passage derrière la caméra, de ne pas croire que ce derrière se place un peu, voire complètement, dans le sillage de son illustre précédesseur. Soutient-il pour autant la comparaison avec lui ? 

Réponse en deux temps.

Ce qui ressemble beaucoup à Mr Ripley :
  • le cadre exotique d'un film US délocalisé sous le soleil de la Méditerranée (c'était l'Italie pour Mr. Ripley, la Grèce ici). Deux avantages à cela : la possibilité de pouvoir tranquillement balader le spectateur dans des décors de carte postale, et celle d'instiller l'idée que loin de leur mère patrie nos américains en goguette peuvent enfin révéler leur vrai visage, créant ainsi le cadre parfait pour une belle étude de mœurs.
  • la réalisation et l'image, très classiques et jouant beaucoup des effets d'ombres et lumières, quasi copier-coller du style d'Anthony Minghella dans le film de 1999.
  • le thème du triangle amoureux, avec cette fois encore une charmante blonde au milieu de deux mâles un peu perturbés : le mimétisme entre Kirsten Dunst et Gwyneth Paltrow qui s'y collait dans Mr. Ripley est assez frappant.
Ce qui ressemble moins :
  • Oscar Isaac ressemble autant au Jude Law de 1999 (le beau gosse et local de l'étape) qu'à Matt Damon (l'intrus qui vient d'on ne sait où et qui va perturber le petit couple parfait), tandis que Viggo Mortensen en mari contrarié noyant sa jalousie dans l'alcool ne ressemble lui pas vraiment à l'un ou à l'autre. Assez rassurant en même temps qu'on ne soit pas complètement dans le copier-coller.
  • si la réalisation ressemble assez à celle d'Anthony Minghella, Hossein Amini n'a pas non plus (ou pas encore) son talent et ça finit quand même par se voir, ou plutôt ne pas se voir. Difficile en effet de retenir une scène marquante qui nous restera en mémoire et que l'on aimerait montrer sur Youtube à ses potes pour faire la promotion du film.
  • enfin, et c'est le principal problème, Hossein Amini n'arrive jamais vraiment à faire de son film autre chose qu'un polar passable, ses tentatives pour un faire un vrai thriller psychologique comme l'était Mr. Ripley échouant dans les grandes largeurs. Rien dans cette histoire au fond plutôt commune n'est sublimé et l'on n'atteint jamais les sommets dramatiques qui pouvaient exister dans Mr. Ripley. Pas beaucoup de sous-texte en dehors des ressorts dramatiques évidents en somme. Sans ces ambiguïtés qui seules peuvent donner un peu du piment à ce type d’œuvres, le film se résume donc à une histoire contée de façon assez banale, sans grande profondeur psychologique.
  • un final vraiment pas très intéressant, plus proche du roman d'espionnage qu'autre chose.

Un film au final très classique, sans doute trop même s'il reste vaguement plaisant, et qui surtout ne prend pas beaucoup de risques.

Note : 6,5 (Barème notation)

La bande-annonce


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