A la vue des affiches de la semaine, j'ai une très cinématographique impression de déjà vu, la plupart des films ayant trimé pour la simple gratification d'arriver jusqu'à moi m'inspirant à peu près aussi peu de choses que la semaine dernière. Si j'étais le personnage d'un film d'Hang Sang-Soo, j'imagine que je me réveillerais enfin en réalisant que cette étrange répétition des faits n'était qu'un rêve produit par mon imagination débordante et une étrange tendance à m'endormir pour un rien. Mais je ne suis que moi, et je ne vois pas de caméras à l'horizon. Novembre est décidément un sale mois.
Étant malgré tout plein de bonne volonté, j'essaierais de soutenir autant que possible l'industrie déclinante du cinéma en me rendant l'esprit résigné à l'une de ces productions suivantes car il faut bien vivre, ou au moins faire semblant. Mais le cœur n'y est pas.
Les garçons et Guillaume, à table !
Comédie - France
Réalisé par Guillaume Gallienne
Acteur principal : Guillaume Gallienne
Au vu de ce que j'ai déjà pu voir et vaguement lire de gauche à droite, je ne crois pas qu'il soit possible de présenter au public un film aussi dévoré de nombrilisme et de conscience de soi, ce qui m'effraie un peu. En plus, il semble que ce soit l'adaptation d'une pièce de théâtre déjà écrite et interprétée par le bonhomme, ce qui me fait carrément frémir vu ma détestation pour cet art monstrueux qu'est le théâtre. Mais il n'est pas exclu que ce soit tout de même drôle et c'est de toute façon de très loin l'affiche la moins repoussante de la semaine, je n'aurais donc sans doute pas d'autre choix que de m'y rendre. De la réussite cette entreprise dépend en grande partie ma semaine cinéphile. Et je brûle de savoir si les multiples interprétations de Guillaume Gallienne seront à la hauteur de la performance d'Adam Sandler qui avait passé la barre très haut avec Jack & Julie, ou même de la Famille Foldingue, mais la concurrence avec un tel chef d’œuvre risque quand même d'être dure à assumer.
Capitaine Philips
Drame - US
Réalisé par Paul Greengrass
Acteur principal : Tom Hanks
Commis par le réalisateur de la trilogie Jason Bourne et à la fois adapté d'un livre et d'une histoire vraie, cette histoire de prise d'otages au large de la Somalie coche donc toutes les cases du cinéma hollywoodien, horrifié par l'idée même d'un scénario original. L'idée de perdre un acteur ultra-bankable au milieu de la mer étant visiblement la dernière trouvaille des studios américains, Tom Hanks profite de l'aubaine et devance de trois semaines son pote Robert Redford qui devra lui attendre le 11 décembre pour dériver sur nos écrans. Les films catastrophe m'intéressent à peu près autant que le sado-maso japonais mais la présence de Tom Hanks à l'écran me ferait avaler à peu près n'importe quoi, il est donc possible que je me laisse avoir par cet appareil médiatico-commercial indécent.
La maison à la tourelle
Drame - Ukraine
Réalisé par Eva Neymann
Acteur principal : Dimitriy Kobetskoy, Katerina Golubeva
Difficile de se faire une idée très claire de ce film au vu de la bande-annonce. Annoncé comme un chef d’œuvre par bon nombre d'esprits bien informés, ce film semble fonctionner sur une veine allégorique très chère à tout le patrimoine artistique russe voisin, et l'on imagine un peu aussi à celui de l'Ukraine. Apparemment indubitablement beau même si l'histoire centrale paraît pour le moins lugubre, cela pourrait autant être une belle révélation qu'un moment de pénitence : la vie est un pari.
L'hiver sera long ...
(c'est un pur effet de style. En réalité, les sorties du 27 novembre sont nettement plus enthousiasmantes. Tout arrive)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire