mardi 18 février 2014

Macadam Baby : l'Auberge du 18ème



Premier long-métrage de Patrick Bossard, Macadam Baby a tout du premier film où l’on se demande parfois quelle initiation suit-on, celle de son héros ou celle de son auteur, si tant est que la différence ait un sens. Comédie assez enlevée bien que complètement schématique voire réchauffée, ce galop d’essai a un peu le charme d’un film de Klapisch qui n’aurait pas franchi les frontières du dix-huitième arrondissement faute de moyens.

Zoey Deschanel n'était pas dispo, il a fallu faire avec les moyens du bord

Il ne faut pas beaucoup de temps pour comprendre où Macadam Baby va nous emmener. Comédie sympatoche un peu dramatique quand même, l’entrée de Patrick Bossard dans le monde des grands choisit de travailler un thème mille fois vu mais toujours efficace : la montée à la capitale d’un jeune benêt naïf mais attachant qui s’apprête évidemment à tomber amoureux de la première fille venue et à se mettre dans la merde jusqu’au cou pour faire le beau.

A peu près dénué de tout pari de réalisation et uniquement concentré sur son récit, Macadam Baby ressemble d’ailleurs terriblement à un film oublié de Cédric Klapisch que celui-ci aurait tourné avant L’Auberge espagnole avant d’essayer de faire tout de même un poil moins caricatural. D’un héros ressemblant étrangement à son Xavier à la bonne vieille voix off pour sympathiser avec le spectateur en passant par le coup de l’appart communautaire à l’arrache, tout y est. Romain Duris mériterait d’ailleurs presque d’être mentionné au casting tant sa présence hante un film qui aurait sans aucun doute employé ses services s’il avait été tourné il y a quinze ans.

Tourné presque exclusivement dans trois pâtés de maison du dix-huitième arrondissement, Macadam Baby a sinon les défauts et les qualités d’un film de potes tourné dans son quartier, aussi touchant de simplicité et d’honnêteté que parfois un peu gênant de naïveté et de prévisibilité. Passés quelques passages obligés dont on se serait bien passé, le film de Patrick Bossard parvient tout de même étonnamment à ne jamais vraiment tomber dans l’amateurisme et à dispenser régulièrement de bons moments comiques qui font plus que simplement passer le temps, ce qui est déjà ça.

En assumant jusqu’au bout son côté presqu’enfantin, Macadam Baby a par ailleurs au moins le mérite de la cohérence et finit tout de même par arracher quelques sourires tendres devant tant de bons sentiments si dénués de tout cynisme. Pas sûr bien entendu que ces Pieds Nickelés de la butte Montmartre passent la nuit au Panthéon du cinéma mais ils ne méritent pas pour autant de finir dans les catacombes des nanars, et c’est déjà au fond beaucoup pour un premier film prenant à un tel point le parti du cliché.

Quelques mois après la fin des aventures de Xavier, voici peut-être le nouveau Klapisch, prêt à s’embarquer pour une décennie de films générationnels gentillets. Cher Patrick Bossard, c’est le moment de trouver ton Romain Duris.



Note : 7 (Barème notation)

Pour vous faire un avis par vous-même : la bande annonce

A suivre :

"Écoute moi petit con, on m'avait promis Romain Duris pas un gamin avec un sweat à capuche"

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