jeudi 15 mai 2014

Godzilla : Monstres et compagnie

Effet Fukushima oblige, Hollywood nous ressort cette année un second remake du très populaire mythe japonais enfanté par le traumatisme nucléaire d’Hiroshima. Ce remake du remake aurait pu être l’occasion de revisiter le mythe un peu plus intelligemment que dans le triste premier volet réalisé par Roland Emmerich il y a 16 ans : bref d’en faire un blockbuster malin, catégorie brillamment remise au goût du jour l’année dernière avec le Gravity d’Alfonso Cuaron.


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Le long-métrage de Gareth Edwards n’est malheureusement pas bien malin, et semble d’ailleurs tout faire pendant deux longues heures pour ne surtout pas tenter de l’être, histoire de ne pas prendre de risques. Déluge insipide d’effets spéciaux et de micro-histoires anodines, ce Godzilla affiche comme tous ses semblables l’unique ambition de faire passer le temps pendant la consommation de son maxi-bol de pop-corn, le cinéma n’étant visiblement là qu’un passe-temps destiné à améliorer la digestion du bien-aimé consommateur.

Difficile en effet de faire plus plat que Godzilla qui refuse toute véritable terreur au profit d’un banal grand spectacle pas si effrayant que ça, et qui a en plus la pénible idée de meubler tout cela avec une histoire dans l’histoire absolument sans aucun intérêt. Perdant ainsi de longues minutes à scruter des personnages pourtant complètement creux et passablement inutiles, le Godzilla de Gareth Edwards se condamne presque à l’ennui et en tout cas à la futilité, à des années-lumière du mythe originel japonais dont il ne subsiste pas grand-chose à part deux ou trois ritournelles vaguement écolos lâchées ici et là sans conviction et qui ne leurrent personne.

Alors que l’actualité aurait largement pu justifier une plus vaste réflexion sur l’apocalypse climatico-nucléaire nous guettant peut-être, ou au moins une forme quelconque de réflexion, Gareth Edwards se contente ici d’égrener un à un les passages obligés du film catastrophe hollywoodien, pas forcément plus mal mis en scène que d’habitude, mais pas vraiment mieux non plus. Rien n’émerge au final vraiment de cette succession de détonations et de buildings partant au fumée, sinon la désagréable impression que l’on se fout un peu de nous et qu’en plus le pop-corn ça fait grossir.

Mais a-t-on vraiment laissé le choix à Gareth Edwards de rendre une autre copie que ce fade exercice de non-style ? Probablement pas, et c’est aussi l’avantage de parfois confier de grosses machines à des petits nouveaux qui ne coûtent pas cher et qui en plus ne risquent pas de l’ouvrir s’ils veulent avoir le droit de tourner un film un peu moins médiocre dans quelques années (on peut rêver). On pardonnera par contre un peu moins facilement à Bryan Cranston et Juliette Binoche venus palper l’oseille en nous infligeant deux rôles d’une nullité infiniment plus terrifiante que cette bonne grosse bête de Godzilla, qui est finalement un bon gros toutou à son papa.

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Note : 3 (Barème notation)

Pour vous faire un avis par vous-même : la bande annonce


A suivre : La chambre bleue


Tu peux faire cette tête oui, jouer dans un navet pareil même Walter White ne serait pas tombé aussi bas


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