jeudi 10 avril 2014

Courrier des lecteurs : SLETO et les réseaux sociaux



Cher médiateur,


Si vos fréquentes réponses ne manquent jamais de m’interpeller, je m’étonne qu’un média aussi moderne que SLETO n’utilise pas plus les réseaux sociaux pour se rapprocher de son lectorat, qui brûle à mon avis d’impatience de vous voir investir cet univers avec la même verve et le même à-propos que ceux dont vous savez faire preuve sur vos réguliers et précieux billets. Votre utilisation des plateformes communautaires me semble en effet, arrêtez-moi si l’offense vous paraît injuste, très parcellaire et il me semble assez incompréhensible qu’une société aussi avant-gardiste que la vôtre puisse considérer que quelques liens promotionnels sur des vecteurs déjà bien passés de mode comme Facebook et Twitter peuvent faire office de stratégie web. Ne doutant pas que ces manquements seront vite réparés car j’ai toute confiance en vous, j’attends donc avec impatience votre réponse, et plus encore les futures évolutions qui ne manqueront pas de voir le jour dans les jours et semaines à venir.


Très amicalement,


Sylvain Le Horneur (Gaillard, Haute-Savoie)

Un premier aperçu de l'univers social novateur que nous devions vous proposer avant d'être retardés en route.


Cher Sylvain,

La qualité et l’intelligence de nos lecteurs est décidément notre plus bel atout, car vous avez effectivement deviné avec l’astuce qui semble vous caractériser que l’état actuel de la stratégie web de SLETO n’est évidemment qu’une première étape sommaire qui sera vite dépassée pour laisser lieu à une véritablement révolution des sens et des formes, la notion de « réseau social » étant d’ailleurs bien terne et monolithique à côté des délices d’innovations que SLETO déploiera bientôt pour l’unique bon plaisir de ses bienaimés lecteurs.

Cela dit, nous éprouvons à l’heure qu’il est quelques difficultés à nous atteler à cette dure mais stimulante tâche, le poids des contraintes matérielles et humaines n’épargnant hélas pas plus SLETO que le reste de notre monde, affectant grandement notre capacité quotidienne à être au niveau de nos ambitions. En d’autres mots, le temps nous a pour l’instant fait défaut et en d’autres mots plus crus, on pourrait même probablement dire que la plupart de nos rédacteurs n’en branlent pas une. C’était en tout cas le constat amer tiré lors de la dernière conférence de rédaction n’ayant attiré qu’une infime proportion de nos collaborateurs, la majorité d’entre eux partageant désormais leur temps entre SLETO, un jeu baptisé « 2048 » et d’improbables concours de « selfies » organisés dans tout Paris mais rarement dans nos locaux.

Au vu de cette réalité il faut le bien le dire assez lamentable, car je dois ici sortir de mon rôle pour vous dire que je désapprouve profondément ces attitudes n’ayant pas leur place dans un média leader comme le nôtre, nous éprouvons donc les plus grandes difficultés à dégager un peu de temps pour mener comme il le faudrait notre grande offensive web.
A l’origine conçu pour abriter 4 à 5 personnes aux profils variés et très pointus, notre pôle « Web et réseaux sociaux » est en effet dans un état de complète désagrégation, le départ récent de son directeur que nous avions pourtant débauché à prix d’or à la version numérique du Chasseur Français y étant sans doute pour beaucoup, bien que cela ne soit évidemment pas une excuse au relâchement général constaté depuis.

Il me pèse ainsi Sylvain de vous avouer que le nombre d’heures travaillées dans le Pôle est ces dernières semaines proche de zéro et que l’état d’avancement de notre grand chantier innovation web prend pour l’instant un retard plus qu’inquiétant.

Un état des lieux qui n’est cela dit guère étonnant quand l’on sait que tout le poids de la stratégie web de notre marque, consistant certes simplement à copier-coller des liens web sur les plateformes que vous avez nommé plus haut, repose maintenant sur le seul travail de notre unique stagiaire, déjà chargé en temps normal du cinéma africain et du traitement des lettres d’insulte de réalisateurs et acteurs mécontents de nos billets, hélas assez fréquentes.

Difficile donc de reprocher à ce pauvre Marco, car c’est son nom, de ne pouvoir consacrer que quelques minutes de son temps chaque jour à la promotion de SLETO sur le web, quand il faut bien reconnaître que ses aller-retours réguliers à Kinshasa pour assister aux conventions de la Fédération Africaine des Films Indépendants (FAFI, rien à voir avec le FIFA, qui est son penchant israélien pour les films africains) exigent de lui une certaine disponibilité et flexibilité dans ses horaires de travail, d’ailleurs bien plus fournis que la plupart de ses collègues pourtant plus expérimentés. Si cela n’excuse bien sûr en rien le niveau déplorable de ses petites plaisanteries en ligne, et soyez assurés que cela lui a été largement reproché en interne mais nous n’avons que peu de moyens de faire pression sur lui étant donné que personne ne s’est jusque là manifesté pour le remplacer dans ses fonctions, il paraît donc bien normal de faire preuve d’un minimum de compréhension à son égard, ne serait-ce parce qu’il est le fils du concierge de l’immeuble qui récupère nos pizzas.

A ce propos, je profite de cette réponse pour signaler à l’ensemble de nos lecteurs qu’un poste vient justement de s’ouvrir au Pôle « Web et réseaux sociaux », Marco étant revenu hier de son dernier voyage à Kinshasa dans un état physique assez précaire, même si les différents médecins que nous avons pu consulté n’ont pas tous engagé le pronostic vital à ce stade. La gangrène ayant atteint une de ses jambes et la sévère fièvre qui le frappe depuis le début de la semaine l’empêchant d’être complètement efficace à son poste, même s’il continue à assumer certaines tâches annexes comme la livraison de notre édition papier dans certains foyers du Val-de-Marne s’étant récemment abonnés, il nous semble donc indispensable de le soulager d’une partie de son encombrant travail en recrutant un autre collaborateur comme lui investi par celle belle mission qu’est la survie de SLETO.

Si vous pouvez donc justifier d’un brevet général ou professionnel, d’un niveau correct en français et en swahili (notre service clients vient d'être délocalisé en Tanzanie) ainsi que d’une maîtrise approfondie du système d’exploitation Windows 95, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos CVs et lettres de motivation, qui seront consciencieusement étudiés par notre service RH, certes pour l’instant vide faute des recrutements nécessaires. Un poste de Stagiaire / Responsable RH est aussi à pourvoir si vous avez un double profil, et l'envie de vous investir pleinement dans des missions aussi diverses qu'enrichissantes.

Avec tout l’entrain possible en ces temps compliqués,

Votre médiateur

PS : CVs et lettres de motivation sont comme de coutume à adresser à cette adresse : sleto@lycos.fr. Merci de ne pas utiliser une adresse mail commercialisée par les sociétés suivantes : MSN/Hotmail, Google, AOL, Wanadoo, Caramail et Orange. Tout mail provenant de ces systèmes sera directement supprimé par nos serveurs, incompatibles avec les versions postérieures à Windows 98.

Notre premier stagiaire, depuis promu Chef de la section Cinéma & Société. Un type en or.
 

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