mardi 26 août 2014

Enemy

Drame - Canada / Espagne (1h30)
Réalisé par Denis Villeneuve
Avec Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Sarah Gadon

cette rentrée n'emballe pas grand monde

Présentation : Adam (Jake Gyllenhaal) a une vie morne entre un boulot de prof qui a l'air de passablement l'emmerder et une girlfriend (Mélanie Laurent) qui ne semble pas non plus beaucoup le combler. Un beau jour, il tombe par hasard dans un film sur son parfait sosie (Jake Gylllenhaal aussi du coup...), et tout bascule alors. Qui est cet homme ? Mystère ... 

Quand l'on s'appelle Enemy, qu'on est réalisé par Denis Villeneuve, adapté d'un roman de José Samarago et qu'on est interprété de bout en bout par Jake Gyllenhaal, on peut légitimement s'attendre à ça :
  • un univers pré-apocalyptique tout lisse et très angoissant, comme l'avait déjà campé Fernando Meireilles dans Blindness, l'autre film adapté d'un roman du portugais José Samarago. La photographie beige grisâtre trouvée par Denis Villeneuve avec ses techniciens amplifie cet effet de vide, la ville lambda de Enemy ressemblant presque à un décor de carton-pâte, complètement désincarnée.
  • une mise en scène millimétrée. Denis Villeneuve a déjà amplement prouvé avec Incendies et Prisoners qu'il maîtrisait entièrement son sujet quand il s'agit de jouer sur l'angoisse, l'attente et les silences. On retrouve dans Enemy la même ingéniosité visuelle, qui fait probablement de Denis Villeneuve l'un des faiseurs de thriller pur les plus doués de sa génération.
  • un Jake Gyllenhaal bien torturé, et toujours à la limite du pétage de plomb, avec cette petite étincelle de folie qu'il semble retenir un peu plus à chaque instant.
Ce que j'avais moins prévu :
  • la qualité de la mise en scène est là mais les ficelles sont parfois un peu grosses, notamment avec une ambiance musicale omniprésente et vraiment pas discrète, qui finit par frôler la bande-son de film de série B à force d'en faire des tonnes.
  • une histoire assez invraisemblable et pas si intéressante que ça, et où il ne se passe quasiment rien une fois que l'on a compris le truc, ce qui n'est pas très compliqué. Pas sûr que ça valait un long-métrage.
  • des petites séquences de symbolisme bon marché aussi gratuites qu'inutiles. Le symbolisme, mécanisme préféré des réalisateurs qui n'ont plus rien à dire.
Le pire dans ce film :
  • la scène de la rencontre des doubles, vraiment pas très intéressante.
  • la dernière scène, pas loin du grotesque.
  • le fait que la prestation de Mélanie Laurent, comme d'habitude aussi inexpressive que possible, ne soit pas le principal problème du film.

Un peu de bon mais plus de mauvais donc. On est pas loin de la sortie de route (ceux qui verront le film apprécieront la métaphore, moi non plus je ne suis pas avare de quelques petites symboles faciles de temps en temps).

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Note : 5 (Barème notation)

La bande-annonce


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