vendredi 15 août 2014

Wish I Was Here (Le rôle de ma vie)

Comédie dramatique US de Zach Braff - 1h47
Avec Zach Braff, Kate Hudson, Joey King, Mandy Patinkin

Zach Braff, une intensité de tous les instants, même dans le rayon congelés

Présentation : Aidan et Sarah vivent heureux avec deux beaux enfants mais ne sont en fait pas si heureux que ça car ils n'ont plus un rond maintenant que beau-papa a le cancer et ne peut plus payer l'école privée des bambins. C'est le moment que choisit logiquement Aidan, comédien raté n'ayant toujours renoncé à son rêve, pour essayer enfin de subvenir aux besoins de sa famille et devenir le héros qu'il aurait toujours voulu être ...
10 ans, Zach Braff aura pris son temps pour donner à son fameux Garden State un petit frère, si attendu par tous les jeunes adultes qui avaient craqué sur le premier long-métrage de la star de Scrubs. 10 ans, c'est aussi une éternité dans l'actualité culturelle d'aujourd'hui, une mode en balayant généralement une autre au bout de deux semaines. Après 10 longues années, on était donc en droit de s'attendre à un semblant de maturation chez le premier adulescent des temps modernes ... Vœu pieux car Wish I Was Here est bien le parfait jumeau de Garden State, mais un jumeau qui n'a pas spécialement vieilli.

Difficile en effet en voyant ce film de croire que l'on est bien en 2014 tant Zach Braff semble manifestement s'accrocher au passé, un passé qui ne reviendra hélas pas et c'est tout le drame de son film. Si Garden State avait largement réussi à résonner avec un certain air du temps, Wish I Was Here ne résonne ainsi malheureusement plus avec rien, le spectacle assez triste d'un Zach Braff incapable de tourner la page d'un style depuis longtemps ringardisé faisant plus de peine qu'autre chose.

Car Wish I Was Here est vraiment le prototype du film inutile, sans idées et à peu près aussi soigné visuellement qu'une série B américaine, l'ambiance californienne très ensoleillée tranchant étonnamment avec l'univers plus grisonnant de Garden State, une mise à jour dont on se serait bien passé. Plus grave, la naïveté du propos que l'on avait pu trouver charmante dans Garden State atteint ici des sommets de niaiserie, le gloubi-glouba métaphysico-moralo-familial agité par Zach Braff plombant très vite un film déjà pas follement drôle. On pourrait mettre certes tout cela sur le compte d'une émouvante sincérité mais trop de scènes frôlent franchement le ridicule pour que Zach Braff puisse s'en tirer ainsi, cette bêtise constituant d'ailleurs un vrai fil rouge comme le prouvent la première et la dernière séquence, toutes deux assez incroyables de débilité. Clôturer son film sur une telle parodie de cinéma filmée au ralenti, ça relève en effet quasiment de la provocation.

Seul intérêt du film alors, guetter les multiples et tristounets emprunts à Garden State, dont la fréquence montre bien l'incapacité de Zach Braff à proposer quelque chose d'un tout petit peu neuf. Au programme donc :
  • la bande-son : vous avez aimé celle de Garden State, vous aimerez alors probablement celle là puisque c'est l'exact copier-coller 10 ans après. On retrouve d'ailleurs Simon & Garfunkel et The Shins déjà présents dans Garden State histoire de ne pas prendre trop de risques.
  • les guest stars : là encore on reste en famille puisqu'on retrouve Michael Weston (l'ancien pote flic dans Garden State) et surtout Jim Parsons (le mec à l'armure), depuis devenu la méga-star que l'on sait dans The Big Bang Theory. Ah et puis au cas où on n'ait pas compris qu'on était entre potes il y a aussi une petite apparition de Donald Faison, alias Turk dans Scrubs. J'en oublie peut-être.
  • le lourd contexte familial : une maman décédée et un papa qui n'approuve pas la vie du rejeton, sauf qu'en fait si c'est un gentil finalement.
  • bon par respect pour Kate Hudson on ne va par contre pas essayer de la comparer avec Nathalie Portman. De toute façon son personnage est parfaitement creux et on ne voit pas bien ce qu'elle aurait pu en faire de plus. C'est dommage, ça faisait quelque part plaisir de la revoir dans un film qui n'était a priori pas une crétinerie absolue, comme l'essentiel de sa filmographie depuis 10 ans.
Possible que j'en ai oublié dans ce jeu des 7 familles d'ailleurs, n'hésitez pas à me signaler d'éventuels oublis, je me ferais un plaisir de vous piquer vos idées.

Que dire donc de plus à part qu'avoir attendu 10 ans pour ça c'est ... disons dommage.

Coïncidence amusante pour finir, puisque je n'aime pas vous laisser comme ça sur des notes trop négatives : le titre de Paul Simon utilisé pour l'arrivée du frère de Zach Braff au Comic-Con (Obvious Child) sera aussi le morceau titre du film Obvious Child qui sort le 3 septembre prochain avec la très douée Jenny Slate au casting, et dont je vous reparlerais d'ailleurs assez longuement. Amusant de voir à quel point certaines chansons peuvent être exhumées des décennies après et rester encore très actuelles.

Note : 4 (Barème notation
Je voulais quand même donner la moyenne à la base juste pour les bonnes intentions mais à bien y réfléchir ça ne la mérite vraiment pas.

La bande-annonce


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire